Les décès par accident sont trois fois plus fréquents chez les sujets autistes que dans la population générale, révèle une étude de l'école de santé publique Mailman, à Columbia. Le risque de décès par noyade serait 160 fois plus élevé chez les enfants autistes que chez les autres, ce qui fait de l'apprentissage de la nage une mesure prioritaire dès 2-3 ans, l'âge auquel le diagnostic est posé en général, recommandent les épidémiologistes américains.
Les auteurs expliquent ce phénomène par le fait que les enfants autistes sont particulièrement attirés par les plans d'eau. Pour le Dr Guohua Li, directrice du centre d'épidémiologie et de prévention des accidents à Columbia et auteur senior : « Avec des capacités perturbées de communication et de socialisation, les enfants autistes ont tendance à rechercher un apaisement à leur forte anxiété dans la sérénité des étendues d'eau. Malheureusement, ce comportement conduit trop souvent à des tragédies ».
Une espérance de vie raccourcie
Cette étude basée sur le registre américain des certificats de décès et publiée dans la revue « American Journal of Public Health » montre que l'espérance de vie des sujets autistes est raccourcie de 36 ans par rapport à la population générale, passant de 72 ans à 36 ans.
En passant en revue plus de 32 millions de certificats entre 1999 et 2014, les chercheurs ont identifié 1 367 individus autistes (1 043 de sexe masculin et 324 de sexe féminin) décédés sur la période considérée. Le nombre annuel de décès chez les sujets autistes a été multiplié d'un facteur 7 entre 1999 et 2014. La prévalence de l'autisme a plus que doublé entre 2000 et 2012.
Une mesure prioritaire
Ce chiffre, bien que saisissant, serait sous-estimé, font remarquer les auteurs, la précision avec laquelle sont renseignés les formulaires étant variable.
Plus d'un quart des décès (28 %) étaient liés à des accidents, la plupart par suffocation, asphyxie et noyade, ces trois causes totalisant 80 % des cas. Plus de 40 % des accidents sont survenus à domicile ou en institution.
Pour le Dr Li, les pédiatres et les parents devraient, dès le diagnostic posé, chercher à inscrire l'enfant à un cours de natation, « avant toute autre intervention comportementale, occupationnelle ou pour le langage. Savoir nager pour les enfants autistes est une question de survie ».
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