À L’OCCASION de son assemblée générale à Lyon, le Syndicat national des inspecteurs de santé publique vétérinaire (SNISPV) a interpellé les pouvoirs publics sur la baisse drastique des effectifs d’inspecteurs et son impact potentiel sur la sécurité sanitaire.
« Nous ne pouvons pas être complices de décisions invraisemblables », affirme Benoît Assemat, président du syndicat, qui s’inquiète de décisions prises dans le cadre de la Révision générale des politiques publiques (RGPP) et qui risqueraient, selon lui, d’impacter la qualité de la veille sanitaire. Il a saisi l’occasion offerte par l’assemble générale du syndicat, pour lancer l’alerte et interpeller les représentants des ministères qui étaient présents.
« C’est en période de paix que l’on se prépare aux temps de crise, explique au « Quotidien » Bernard Assemat. Or, les décisions prises vont conduire à une disparition des services vétérinaires, alors que ces derniers ont largement fait preuve de leur efficacité face aux crises sanitaires rencontrées au cours des dernières années. » Et de citer la listeria, l’ESB, la fièvre aphteuse, la dioxine ou encore la grippe aviaire.
Alors que les risques sanitaires de ce type sont plus que jamais d'actualité, les effectifs consacrés à faire appliquer les règles « sont déjà inférieurs à ceux d’autres pays développés et ne cessent de baisser d’année en année ».
Double discours ?
À ce constat vient s’ajouter celui d’un échec : le grand projet d’une mission interministérielle de la sécurité sanitaire ne verra pas le jour, en partie parce que le ministère de l’Agriculture n’aurait pas joué le jeu de la coopération espérée. Les hasards du calendrier ont voulu que la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, ait pourtant réclamé, le 3 décembre dernier, une amélioration des systèmes d'alerte et de veille sanitaire, en particulier sur les produits alimentaires. En parallèle, un groupe de travail européen, chargé de plancher sur la sécurité des produits alimentaires importés au sein de l’UE et placé sous la houlette de Michel Barnier, ministre de l'Agriculture et de la Pêche a été créé, dans le cadre de la présidence française de l’Union en 2008. Le SNISPV, qui dit subir de plein fouet les restrictions budgétaires de l’État dénonce un « double discours ». Il a sollicité une entrevue auprès du Président de la République, et lui rappelle, à toutes fins utiles, que « la responsabilité des autorités publiques peut très rapidement être mise en cause ».
›DE NOTRE CORRESPONDANTE
CAROLINE FAESCH
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