Les traitements de l’hépatite C ont coûté 650 millions à la sécurité sociale en 2014, grâce à l’accord sur le prix du Sovaldi (sofosbuvir) passé entre le ministère des affaires sociales et de la santé et le laboratoire Gilead, d’après le secrétaire d’État au Budget Christian Eckert. Selon les termes de cet accord, passé en novembre dernier, le prix du Sovaldi a été ramené à 41 000 euros pour une cure de 12 semaines.
Christian Eckert a ajouté qu’un autre mécanisme s’est ajouté à cette diminution de prix : une disposition de régulation renforcée fin 2014 qui oblige un laboratoire à reverser la moitié des dépenses excédentaires de l’assurance-maladie au-delà de 450 millions d’euros.
En l’absence de ces deux mécanismes, le traitement de l’hépatite C « aurait coûté 900 millions d’euros, et même 1,2 milliard s’il n’y avait pas eu de remises négociées », a déclaré Christian Eckert après son audition par la commission des Affaire sociales du Sénat. Ces moindres dépenses ont contribué à réduire le déficit global des quatre branches de la sécurité sociale, qui a atteint 13,2 milliards, alors que le gouvernement tablait initialement sur 15,4 milliards dans la loi de financement de la sécurité sociale de 2015.
14 000 patients traités en 2014
Au cours des Journées francophones d’hépato-gastroentérologie et oncologie digestive (JFHOD 2015), le Pr Olivier Chazouilleres du service d’hépatologie de l’hôpital Saint-Antoine et président de l’Association française pour l’étude du foie (AFEF) avait dressé un bilan des traitements par le sofosbuvir : « en 2014, 14 000 patients ont été traités par le sofosbuvir, ce qui dépasse nos estimations initiales de 10 000 patients », s’était-il réjoui.
Selon lui, le chiffre est « d’autant plus impressionnant que nous y sommes parvenus malgré les fortes contraintes » qui obligent chaque prescription à passer par les fourches caudines des réunions de concertation pluridisciplinaire (RCP) des 31 pôles de référence hépatite C.
Face à l’engorgement prévisible de ces centres experts, l’AFEF a d’ailleurs adressé, en janvier, une lettre ouverte à Benoît Vallet, à Jean Debeaupuis, ainsi qu’à d’autres responsables de la Direction générale de la santé, de la Direction générale de l’offre de soin (DGOS) et de la Haute autorité de santé (HAS), une liste de 19 services d’hépatogastroentérologie supplémentaires qui pourraient être labellisés.
Cette liste comprend aussi bien des centres hospitaliers universitaires (La Réunion, Brest…) que des centres hospitaliers généraux (Chambéry, Vannes, Bayonne…) et même un hôpital privé : l’hôpital Saint Joseph de Marseille.
Les signataires de la lettre ouverte demandent également que les RCP de certains services de maladies Infectieuses ou de médecine interne deviennent des RCP délocalisées, sous réserve qu’un hépatologue d’un service expert y participe et que l’activité cette RCP soit comptabilisée dans l’activité du service expert.
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