La crise des réfugiés à Calais est une ignominie. Des immigrés clandestins désireux de se rendre au Royaume-Uni, qu’ils considèrent comme un eldorado se massent par milliers dans une « jungle » où les conditions de vie sont inhumaines. Des mois, parfois plus d’un an après être arrivés à Calais, ils croient encore que leur départ pour la côte anglaise est possible. Ils prennent tous les risques, perdent la vie quelquefois en tentant de monter dans un camion ou de rejoindre le tunnel sous la Manche.
Le gouvernement français a fait sienne la conviction des Britanniques que ces gens-là ne doivent pas passer la frontière. Pour autant, il n’est pas disposé à accueillir les clandestins s’ils ne bénéficient pas du droit d’asile. Il a même accepté de coopérer avec le Royaume-Uni. il reconduit une partie des clandestins à la frontière mais il en arrive plus qu’il n’en expulse. Ils se trouvent donc un no man’s land géographique et moral. Ils ne devraient pas être là, mais ils y sont. Après une attente interminable, ils deviennent violents. La situation économique des Calaisiens se détériore, les immigrés souffrent de la faim et du manque d’hygiène, l’arrivée de conteneurs destinés à loger des gens qui vivent sous la tente n’a réglé le problème que pour quelques-uns de ces malheureux. Des volontaires sillonnent la jungle dans l’espoir de convaincre les migrants de demander le droit d’asile, mais ils n’y parviennent que dans de rares cas.
Que faire ? Trouver à ces gens des logements répartis sur tout le territoire, verrouiller nos frontières, admettre enfin qu’il nous faut un budget substantiel pour mettre un terme à cette situation à la fois tragique et ubuesque, déclencher une vaste négociation européenne sur les accords de Schengen que plus personne ne respecte, poser aux Anglais la question de leur responsabilité : c’est de leur pays que rêvent les clandestins, pas de la France. Si la crise de Calais a pris de telles proportions après tant d’années d’apathie, cela signifie qu’il faut utiliser les grands moyens pour guérir un gand mal.
Justice et politique.
La crise de l’aéroport de Nantes est une absurdité contemporaine. Ou bien les écologistes ont raison, ou bien ils ont tort. Ou bien les recours contre la construction de l’aéroport sont épuisés et le gouvernement doit surmonter, par la force s’il le faut, la résistance de ceux qui bafouent la loi, ou bien la multiplication des recours est interminable et le gouvernement, pour rester dans le droit, doit renoncer. L’immense patience dont il a fait preuve, son désir de respecter la légalité, les calculs politiques qu’il fait, garder une poire pour la soif des écologistes, mais ne pas abandonner le projet d’un ancien Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, ne renforcent en rien son autorité : il perd plus de crédibilité à rester assis entre deux chaises qu’il n’en perdrait à laisser tomber le projet.
Le prix du lait et du porc : comment l’État peut-il se contenter de mesures qui n’ont pas soulagé les quelque 20 % d’agriculteurs bretons menacés de faillite ? Pourquoi faut-il tant de temps pour leur payer les indemnités promises ? Qu’attend-on pour trouver une solution durable à la crise de la filière ? Pourquoi ne demande-t-on pas à la commission européenne d’examiner le problème, pourquoi ne fait-on pas le constat d’une injustice grave qui, en outre, appauvrit encore un peu plus notre pays ?
Le gouvernement n’est jamais inerte quand il s’agit de percevoir les impôts, de veiller à la sécurité, d’assurer les services sanitaires, les aides aux démunis. On pourrait comprendre que nos dirigeants ne réagissent pas au quart de tour à une crise soudaine. Mais quand elle dure depuis des mois ou des années, là, ils deviennent impardonnables. Une société comme la nôtre doit se donner les moyens pour empêcher que se produise en son sein un phénomène d’un autre âge. Autant l’équilibre budgétaire est un objectif souhaitable, autant laisser pourrir une crise par manque d’argent est périlleux.
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