Le recueil d'entretiens avec le Pr Georges David, ponctué des témoignages d'autres acteurs de la lutte contre la stérilité, dessine le portrait d'un artisan humble et humaniste, qui n'hésite pas à invoquer l'ouverture d'esprit du généraliste.
Fils d'une fervente catholique et d'un père comptable dans les aciéries lorraines à défaut d'être pianiste, adolescent dans la Moselle Concordataire, Georges David rencontre sa vocation sous les traits du médecin des forges : « Le personnage me fascinait. Il s'adressait à moi presque comme à un adulte. Il était le seul à transcender la hiérarchie sociale rigide en vigueur dans les villes dominées par les grandes entreprises sidérurgiques », se souvient-il.
Georges David commence ses études de médecine en 1942 avec le projet de devenir généraliste. En 1948, il pense finir ses études à la maternité de Saint-Antoine avant de s'installer en Normandie. C'est en réalité le début de son chemin dans le domaine de l'infertilité, auprès de super-spécialistes qui l'acceptent d'autant plus facilement que sa modestie - et l'absence du titre d'interne - ne semble pas leur faire d'ombre. Des consultations d'incompatibilités foeto-maternelles, il passe au centre de transfusion sanguine de Saint-Antoine, puis à la réanimation néonatale à Saint-Vincent-Paul et se tourne en 1960 vers l'embryologie, sous l'inspiration du Pr Maurice Lacomme, qui lui souffle d'explorer les incompatibilités homme-femme.
Sortir la stérilité de la clandestinité et du privé
George David reçoit au laboratoire des Saint-Pères des couples atteints de stérilité en 1968, avant d'être nommé professeur au CHU de Bicêtre. En 1970, bouleversé par un patient artisan en fourrure, stérile, pris en charge clandestinement à prix d'or, le Pr David décide de se battre pour une prise en charge publique et sûre de l'insémination artificielle avec donneur. « J'ai mesuré la double souffrance de ces couples qui non seulement n'étaient pas aidés, mais souvent exploités », dans une époque où l'infertilité masculine était considérée comme un « crime de lèse-virilité », témoigne-t-il. « Ce que je voulais, c'est pouvoir agir au grand jour, d'abord pour ne pas être assimilé à certains confrères douteux, mais surtout parce que j'avais une haute idée de l'IAD », raconte-t-il
Non sans mal, le Pr David dépose les statuts du Centre d'étude et de conservation du sperme humain (Cecosperme) du Kremlin-Bicètre comme association loi 1901 en janvier 1973 et - moderne - constitue une équipe pluridisciplinaire, réunissant gynécologues, chercheurs, généticiens, statisticiens, urologues, mais aussi psychologues et psychiatres, avec l'ambition de s'intéresser globalement à la médecine reproductive, et non seulement à la simple fécondation. « J'avais le souci d’aborder la conception sous l’angle féminin et masculin, sous l’angle du couple, de retrouver une unité, parce que le problème féminin et le problème masculin avaient toujours été dissociés » explique-t-il.
Un éclairage scientifique et dépassionné (mais passionnant) sur des débats toujours brûlants.
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