Macron veut vacciner « sans répit », des syndicats de médecins libéraux réclament l’accès aux vaccins Pfizer-BioNTech et Moderna

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Publié le 01/04/2021
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Crédit photo : PHANIE

Comment accélérer sensiblement la vaccination anti-Covid en ville ? Alors qu’Emmanuel Macron a promis mercredi soir des moyens « pour vacciner, vacciner, vacciner, sans répit, sans jour férié, le samedi et le dimanche comme la semaine », que l’exécutif mise sur l’ouverture de vaccinodromes XXL et la mobilisation de 250 000 vaccinateurs (médecins, pharmaciens, infirmiers mais aussi pompiers, dentistes, vétérinaires…), plusieurs représentants des médecins libéraux ont réclamé ces derniers jours que les généralistes puissent accéder aux vaccins à ARN messager, Pfizer et Moderna, réservés depuis l’origine aux hôpitaux et aux centres de vaccination.

Pour ces vaccins « qui nécessitent des conditions de conservation spécifiques, il y a 1 700 centres de vaccination qui ont ouvert », a évacué mercredi Emmanuel Macron.

Accès au stock

Une stratégie restrictive de plus en plus contestée. « Compte tenu des retards de livraisons du vaccin d’Astra Zeneca, et de l’assouplissement des conditions de conservation du vaccin ARNm de Pfizer, les médecins doivent pouvoir administrer ce vaccin sans tarder », plaide à nouveau le Syndicat des médecins libéraux (SML). « Avec 6 doses par flacon, ce sera plus simple et les médecins sauront s’organiser pour récupérer les doses », avance le syndicat. « Les pharmaciens reçoivent les flacons et les médecins vont aller chercher leurs doses pour vacciner dans la foulée », imagine le Dr Philippe Vermesch, président du SML.

De fait, l’Agence européenne des médicaments (EMA) a autorisé la semaine dernière le stockage du sérum de Pfizer à des températures de congélateur standard (entre -15°C et -25°C, contre -60°C à -90°C précédemment), comme c’était déjà le cas pour celui de Moderna. Une fois placés dans les réfrigérateurs entre 2 et 8 °C, ils peuvent être gardés pendant cinq jours.

8 millions de patients qui attendent…

MG France est sur la même ligne d’un accès des généralistes à l’ensemble des vaccins. Le syndicat souligne que 8 millions de candidats sont sur la liste d’attente de patients éligibles à la vaccination… « Dès le 15 avril, avec la population éligible annoncée par le président de la République, nous n’aurons aucun problème pour vacciner 6 patients avec un flacon de Pfizer, confie ce jeudi le Dr Jacques Battistoni, président de MG France. Mais j’ai l’impression que la volonté du gouvernement est toujours de réserver ce vaccin aux hôpitaux et aux centres de vaccination. Est-ce que c’est justifié ? » Le syndicat suggère qu’un processus de mise à disposition soit étudié avec le ministère de la Santé pour que l’approvisionnement des généralistes soit assuré indépendamment du stock destiné aux autres lieux de vaccination.

Lors d’un point de presse hebdomadaire sur la campagne vaccinale, le ministère de la Santé a répété que « Pfizer a vocation à aller dans les centres de vaccination », mais que « la question se pose pour Moderna, qui pourrait tout à fait passer en ville ».

Mais jusqu’à nouvel ordre, les généralistes continueront de recevoir (ou pas) le vaccin AstraZeneca (3 millions de doses attendues en avril), auquel s’ajoutera celui de Johnson & Johnson, dont l’arrivée est prévue « dans la deuxième quinzaine d’avril ».

Immunité collective

Dans un communiqué commun avec l’Association des maires ruraux de France (AMRF), la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) porte la même revendication pour les officinaux. « Nous avons la compétence et les équipements nécessaires », assure Philippe Besset, président de la FSPF. « Leur refuser [aux pharmacies] d’administrer les vaccins à ARN messager […] retarderait d’autant plus l’atteinte de l’immunité collective nécessaire pour retrouver une vie normale. »


Source : lequotidiendumedecin.fr