Marisol Touraine a lancé ce mercredi une vaste campagne d'information sur le rôle et les compétences des sages-femmes, récemment élargies par la loi de santé. Celle-ci se traduira par des affiches et des dépliants disponibles dès le 24 juin dans les plannings familiaux, les centres de PMI…
« Les Français savent le rôle essentiel des sages-femmes dans le suivi de la maternité et l'accouchement, a déclaré la ministre de la Santé. Ils savent moins, en revanche, ce qu'elle peut leur apporter en dehors de cette période. »
Contraception, suivi de la grossesse et accouchement, consultations gynéco de la femme en bonne santé, vaccination de l’enfant et de son entourage, IVG médicamenteuse et prise en charge de la mère et du bébé à la sortie de la maternité : voici six bonnes raisons de consulter une sage-femme !
La liberté de choix laissée aux Françaises
Marisol Touraine a tenu toutefois à rassurer ceux qui, chez les médecins, s'inquiètent des nouvelles prérogatives des maïeuticiennes : « Cette reconnaissance des compétences des sages-femmes n’est pas un affaiblissement du corps médical. Les médecins ont les leurs que nul autre ne peut exercer à leur place. » Affirmant être régulièrement saisie des difficultés d’accès aux soins et des délais pour obtenir un rendez-vous, Marisol Touraine s’adresse aux gynécologues : « Nous avons besoin de vous, mais les Françaises doivent avoir la liberté de choisir, et celles qui préfèrent aller chez un gynécologue pourront toujours le faire », poursuit-elle.
C'est une chance car parmi les témoignages présentés dans la courte vidéo qui devrait rapidement circuler sur les réseaux sociaux, trois femmes sur cinq affirment se tourner spontanément vers leur gynécologue ou leur généraliste lorsqu’on leur demande qui prend soin de la santé des femmes.
Un réflexe que Marisol Touraine souhaiterait sans doute modifier. « Aujourd’hui les femmes ne savent pas qu’elles peuvent aussi se tourner vers une sage-femme et leur donner cette information n’enlève rien au médecin gynécologue », martèle Marisol Touraine. « L’accès à la démarche d’interruption volontaire de grossesse me paraît nécessaire et les arrêts de travail qui pourront être prescrits ne reposeront pas sur des raisons médicales », insiste la ministre, voulant couper court à la récente polémique. La campagne insiste sur les 5 ans de formation nécessaires pour devenir maïeuticien.
Grincements en coulisse
Face à un problème médical, la sage-femme doit toujours renvoyer la patiente vers son médecin. Cette consigne n'est pas nouvelle mais elle a le mérite de dessiner une ligne jaune au moment où le mélange des genres inquiète certains. En renforçant le rôle des sages-femmes dans les politiques de prévention et d’éducation thérapeutique, Marisol Touraine pense aussi aux infections sexuellement transmissibles et aux addictions. L’identité médicale réaffirmée des sages-femmes repose sur des compétences élargies mais aussi une plus grande reconnaissance des étudiants en maïeutique. Ces derniers auront l'an prochain, dès leur 4e année de cursus, le statut d'agent public et seront rémunérés comme tels, à l'instar des étudiants en médecine, pharmacie et odontologie.
Ces initiatives ont été saluées par les représentantes de la profession venues en nombre pour le lancement de cette campagne d’information. Dans l’assistance, une représentante syndicale mesure cependant sa joie. Elle regrette que les sages-femmes n’aient pas été étroitement associées à l'élaboration de cette campagne de communication. Même si le ministère se fait fort d’avoir amélioré leur rémunération « tant à l’hôpital avec une grille indiciaire rénovée, qu’en libéral avec la possibilité pour les sages-femmes de facturer leurs actes médicaux comme les médecins », le compte n’y est pas.
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