Marisol Touraine s'apprête-t-elle à faire son retour par la grande porte ? L'intéressée n'a pas ménagé ses efforts, ces dernières semaines, pour s'afficher comme un recours possible au sein du futur gouvernement – pour un ministère régalien ? – ou même… à Matignon. Au point que ces derniers jours, au petit jeu des pronostics, son nom circulait avec insistance, parmi plusieurs autres, pour les candidats au poste…
« Une femme à la fibre sociale mais ancien monde »
Marisol Touraine était en tout cas présente au tout premier rang, lors de la cérémonie d'investiture d'Emmanuel Macron, et ses propos complices avec le chef de l'Etat ont beaucoup circulé, nourrissant l'hypothèse d'une promotion.
"Maintenant tu as les mains libres. Tu peux faire tout ce que tu veux... Le pays tu peux l’embarquer !" (Marisol Touraine au "nouveau" président Macron) https://t.co/WAhW64VynJ #NWO #transhumanisme
— Olivier Demeulenaere (@DemeulenaereO) May 9, 2022
« Quoi qu'on pense, elle coche plusieurs cases, reconnaît un très bon connaisseur des arcanes du pouvoir et du secteur de la santé. C’est une femme à la fibre sociale, qui a une solide expérience politique et qui connaît parfaitement l’appareil d’Etat. Mais pour Matignon, elle a aussi de lourds handicaps, elle est trop marquée "quinquennat Hollande" et "ancien monde"…», ajoute ce spécialiste qui la verrait plutôt dans un ministère régalien, la Défense ou la Justice.
Le repoussoir du TPG
L'éventualité de la nomination à Matignon de celle qui incarne la loi Touraine et la généralisation du tiers payant agite et inquiète en tout cas les médecins libéraux. Tout au long de son quinquennat, la ministre de la Santé a entretenu des relations exécrables avec les médecins de ville.
Dès le début de son mandat, elle s’était attaquée à la question des honoraires en voulant encadrer leurs dépassements, fermant la porte à toute revalorisation du tarif de consultation. En 2014, l'annonce de la mise en place du tiers payant généralisé (le fameux TPG) avait fait descendre la profession dans la rue, entretenant le climat de défiance face à une politique d'« encadrement » et de « bureaucratisation » de la santé.
Pour le Dr Franck Devulder, président de la CSMF, « ce serait un très mauvais signal pour la médecine libérale ». « Si la santé est l'une des priorité d'Emmanuel Macron, la nomination de Marisol Touraine annoncerait un retour à l'étatisation du système de santé. Nous n'en voulons pas », prévient le gastro-entérologue à Reims.
Mêmes anticorps générés du côté du SML. « Je rappelle juste qu'elle a laissé un très mauvais souvenir aux médecins libéraux quant elle était ministre de la Santé, se souvient le Dr Philippe Vermesch, président du syndicat. Ce que nous demandons est le changement d'orientation dans la santé en privilégeant la médecine de ville ! Sinon on sera au même point dans cinq ans avec une hausse des partis extrêmes ».
Quant au président de l'Union française pour une médecine libre (UFML Syndicat), il se veut à la fois ironique et amer.
Allez, reveillons la profession, allons faire un tour en Touraine…
— DrMartyUFML-S (@Drmartyufml) May 7, 2022
Ce pourrait être le mépris de trop…
Et si il s’accompagne d’un retour du TPG, alors là…
Chiche… pic.twitter.com/OP4Pn2rsYT
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