Si leur apport énergétique moyen est dans la norme, les habitants de Martinique et de Guadeloupe ne consomment pas assez de fruits, de légumes et de produits laitiers, selon les résultats de l'enquête « Kannari : santé, nutrition et exposition au chlordécone aux Antilles » publiés dans le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire » dont un volet est consacré aux adultes, et un autre aux habitudes alimentaires des enfants de 11 à 15 ans.
L’enquête Kannari avait pour objectifs de décrire l’exposition alimentaire et l’imprégnation biologique au chlordécone, l’état de santé et les consommations alimentaires des populations martiniquaises et guadeloupéennes.
Un enfant sur 7 mange assez de fruits et de légumes
Au total, 83 enfants de 11 à 15 ans de Guadeloupe, et 70 enfants de Martinique, ont été soumis à un questionnaire « santé » à domicile comprenant des mesures de poids et tailles, puis questionnés sur leurs habitudes alimentaires à deux reprises par téléphone, avec des intervalles de 24 heures. Seuls 16,5 % d’entre eux consommaient au moins 400 g/j de fruits et légumes par jour, comme indiqué dans les recommandations du Programme national nutrition santé (PNNS).
Leur consommation de produits laitiers était également insuffisante : 1,7 portion par jour en moyenne contre 3 à 4 dans le repère du PNNS. Par ailleurs, 28,3 % consommaient plus de 2 portions de « viande, poisson, œufs » et étaient donc au-delà du repère du PNNS. L'apport en énergie était toutefois globalement conforme aux recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) : environ 1 750 kcal/j.
En ce qui concerne les adultes, 651 Guadeloupéens et 662 Martiniquais ont répondu aux deux rappels des 24 heures. Un quart d’entre eux consommait au moins 400 g de fruits et légumes par jour, avec une moyenne de près de 300 g par jour. Par ailleurs, 9 adultes sur 10 consommaient des produits laitiers en quantité inférieure aux recommandations du PNNS et un quart dépassait le repère de consommation pour le groupe « viande, poisson, œufs ».
Les auteurs comparent ces résultats à ceux de l'étude sur la santé et les consommations alimentaires en Martinique (Escal) menée entre 2003 et 2004. Dans l’enquête Escal, 21,6 % des adultes en Martinique en consommaient au moins 400 g/j, contre 26,4 % en 2013-2014, « ce qui pourrait signifier une augmentation modeste de ces consommations, qu’il sera nécessaire de confirmer », estiment-ils.
En revanche, la consommation de produits laitiers, qui était déjà très faible en 2003-2004, semble avoir diminué d’après les données de l’enquête Kannari tandis que les consommations en féculents ont augmenté.
Une information nutritionnelle à intensifier
Les apports énergétiques totaux et les apports en alcool et en calcium étaient globalement faibles, mais l’équilibre des macronutriments était conforme aux recommandations. L’anémie ferriprive concernait 6,7 % des femmes non ménopausées des deux départements. En outre, 30,9 % des hommes et 14,9 % des femmes présentaient un risque de déficit en folates.
« Aux Antilles françaises, de fortes évolutions des consommations alimentaires ont été rapportées depuis les années 1980, rapportent les auteurs, d’une alimentation alors basée essentiellement sur des glucides complexes, il est observé un accroissement de la part des lipides et des glucides simples. »
Ils estiment par ailleurs que « l’information nutritionnelle sur la consommation de fruits et légumes devrait être renforcée, tout en prenant en compte l’organisation des filières, le coût de ces aliments pour certains foyers, mais aussi le contexte lié à la contamination par le chlordécone ».
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