LES HOMMES aussi peuvent être touchés par l’infection à papillomavirus (HPV). Condylomes anogénitaux, cancers du pénis, de l’anus et de l’oropharynx pourraient être évités aux garçons par le vaccin quadrivalent HPV, selon les résultats d’une étude internationale. Dans cette étude, à l’inverse de celles menées chez les filles, les participants n’étaient pas vierges et avaient eu de 1 à 5 partenaires au cours de leur vie. Ils pouvaient être naïfs vis-à-vis de l’HPV… ou pas. Les bénéfices du vaccin ne concernent pas la seule population à risque des homosexuels souvent ciblée. L’efficacité est significative quelle que soit l’orientation sexuelle. Dans l’analyse en intention de traiter, l’efficacité serait de 60,2 % toutes lésions génitales confondues et de 65,5 % pour les lésions spécifiquement liées aux HPV 6, 11,16 et 18.
Dans cette étude randomisée, double aveugle et randomisée contre placebo, les 71 centres participants situés dans 18 pays ont inclus 4 065 adolescents et jeunes hommes âgés de 16 à 26 ans. L’efficacité était mesurée sur la diminution d’incidence des lésions anogénitales externes liées aux HPV 6, 11, 16 et 18. Un total de 3 463 participants était hétérosexuel et 602 étaient homo- ou bisexuels, c’est-à-dire qu’ils déclaraient avoir eu au moins un rapport sexuel anal ou oral avec un homme. La durée de suivi était en moyenne de 2,9 ans. Les sujets présentant des condylomes anogénitaux ou des lésions génitales évocatrices d’une maladie sexuellement transmissibles non HPV étaient exclus.
Un examen anogénital tous les 6 mois
Un examen anogénital détaillé était réalisé régulièrement, le premier jour puis aux mois 7, 12, 18, 24, 30 et 36. Des biopsies étaient réalisées selon l’appréciation des investigateurs. En cas de récurrence, le prélèvement n’était pas répété afin de ne pas surestimer l’incidence des lésions génitales externes. Les tests HPV étaient réalisés à partir de prélèvements séparés au niveau du pénis, du scrotum et des régions périanales et périnéales, au premier jour et aux mois 7, 12, 18, 24, 30 et 36.
Au cours de l’étude, 36 lésions génitales externes ont été observées dans le groupe vacciné par rapport aux 89 dans le groupe placebo. Les auteurs ont analysé leurs résultats en intention de traiter, chez les patients recevant le vaccin ou le placebo quel que soit leur statut HPV initial, et en per protocole dans une population ayant reçu les trois injections et ayant un statut HPV négatif à l’inclusion. Parmi les sujets inclus, 2 805 étaient éligibles dans la population per protocole, dont 1 397 dans le groupe vacciné et 1 408 dans le groupe témoin. Dans l’analyse per protocole, l’efficacité atteindrait les 90,4 % pour les lésions liées à l’HPV 6, 11, 16 ou 18.
Le vaccin quadrivalent HPV se révèle significativement efficace pour prévenir les lésions génitales chez les garçons. Une vaccination universelle semble en outre plus simple à mettre en place que de cibler les homosexuels difficiles à identifier à l’adolescence. S’il est probable que le vaccin protège de la papillomatose respiratoire récidivante, des cancers anogénitaux et de l’oropharynx, pour le mettre en évidence, il est nécessaire de prolonger le suivi à plus long terme.
N Engl J Med 2011; 364:401-11.
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