« J’AI AU BAS MOT dix médecins dans ma famille, du directeur de CHU à l’interne, du grand spécialiste au généraliste », confie Hervé Morin, en pleine préparation de son projet pour les élections présidentielles de 2012. « Et la santé est le deuxième sujet, après l’emploi, qui préoccupe les Français », continue l’ancien ministre de la Défense, pour convaincre de l’intérêt sincère qu’il porte à ce domaine, objet de la troisième convention du Nouveau Centre, après l’Europe et l’équilibre des chances, et avant les affaires de justice.
Le calendrier et la méthode sont déjà fixés : dans un premier temps, de grands thèmes sont dégagés puis débattus par les élus, les adhérents et les sympathisants. Les départements en prendront connaissance, et les discuteront à leur tour, avant de faire remonter leurs conclusions au niveau national où les centristes les synthétiseront afin de définir le projet, en septembre 2011. Reste à savoir quels en seront les thèmes. Et pour l’heure, le Nouveau Centre se montre indécis.
Deux directions devront néanmoins guider le projet : valoriser la croissance des dépenses de santé et rendre le système plus équitable. « Depuis longtemps je suis favorable à l’augmentation des dépenses de santé, qui ne doit pas être vécue comme une catastrophe », affirme Hervé Morin. Pour le président du Nouveau centre, ces dépenses sont un facteur de croissance : « La santé peut devenir une filière stratégique et rendre la France attractive pour l’Europe, l’Afrique… » Et pour atteindre l’équilibre budgétaire, une solution : transformer la structure du prélèvement de la Sécurité sociale, avec fiscalisation des dépenses de santé sur de nouvelles bases, par exemple l’impôt sur la consommation. « Mais pas question de toucher au travail », précise Hervé Morin. Le député de l’Eure s’engage également à davantage d’équité et propose une franchise dégressive pour les revenus les plus modestes.
Enfin, Hervé Morin entend s’attaquer à la question de la démographie médicale, en accentuant la régionalisation. « La réforme HPST, jacobine et centralisatrice, ne répond pas à nos espoirs, nous voulons renforcer la démocratie sanitaire », accuse Jean-Luc Préel, député de la Vendée et ancien gastro-entérologue. Les propositions du Nouveau Centre ne manquent pas : suppression de la division des enveloppes de l’Objectif national des dépenses d’assurances maladies (ONDAM), extension du secteur optionnel aux plateaux techniques, refus de conventionner les médecins s’installant en zones sous-denses, revalorisation des généralistes, élévation du numerus clausus, régionalisation des épreuves classantes nationales (ECN), prise en compte du temps médical, développement de la chirurgie ambulatoire… Hervé Morin souhaite même réfléchir sérieusement au remboursement des médecines parallèles, comme l’acupuncture ou l’homéopathie. Les centristes ont désormais neuf mois pour préciser ces mesures, afin de mieux les distinguer des propositions du rapport Hubert et des pistes de réflexion lancées par le ministre de la Santé, Xavier Bertrand.
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