Marisol Touraine a reçu séparément, ce vendredi 4 décembre, l’ensemble des syndicats de médecins libéraux en vue des prochaines négociations avec l’assurance-maladie qui doivent s’ouvrir début 2016 pour aboutir à la signature d’une nouvelle convention. Après plusieurs mois de relations tendues, la CSMF, MG France, la FMF, le SML et le BLOC se sont accordés à trouver l’ambiance courtoise à défaut d’être chaleureuse.
Les libéraux n’ont toujours pas digéré le refus du gouvernement de reporter le vote définitif de la loi de santé. De son côté, Marisol Touraine a indiqué être « très agacée » par la décision des syndicats de boycotter la grande conférence de santé du gouvernement prévue le 11 février. La ministre a confessé avoir été blessée par les noms d’oiseaux dont certains l’ont affublée. « Nous lui avons rappelé qu’elle avait toujours la main sur le calendrier du projet de loi de santé, rapporte le Dr Jean-Paul Hamon (FMF). Si l’examen final est reporté, on participera à la grande conférence de santé. »
Aucun engagement
Mais les échanges ont surtout porté sur les prochaines négociations conventionnelles. Marisol Touraine n’a pris aucun engagement. « Elle était là pour nous écouter », confie un syndicaliste.
La ministre de la Santé a rappelé à chacun le contexte financièrement contraint dans lequel allaient se dérouler les discussions, et prévenu que « toutes les demandes ne pourraient être satisfaites ». Elle a également indiqué qu’elle souhaitait que la prochaine convention permette de moderniser l’exercice médical et d’améliorer l’accès aux soins, tant en termes de délais que de tarifs.
Marisol Touraine a enfin précisé qu’elle adresserait mi-décembre une lettre de cadrage au directeur de l’assurance-maladie pour préciser les contours de ces négos. Préalable aux discussions, une enquête de représentativité a déjà débuté et ses résultats devraient être rendus publics à la mi-janvier.
Revalorisations ou moyens supplémentaires ?
Les syndicats ont rappelé leurs revendications tarifaires. « Il faut revaloriser le C dont la valeur n’a pas bougé depuis 6 ans », demande le Dr Jean-Paul Ortiz. Le président de la CSMF plaide pour une consultation de base à 30 euros.
Au nom de MG France, le Dr Claude Leicher a lui défendu une consultation à 25 euros, « une simple mesure d’équité ». « Il n’y aura pas de signature sans égalité de rémunération entre généralistes et spécialistes », a-t-il prévenu. MG France juge plus généralement qu’« il faut donner la priorité à la médecine générale au cours des 5 prochaines années ».
À la FMF, Jean-Paul Hamon ne parle même plus de revalorisations tarifaires. « Nous, la convention, on s’en fiche un peu, reconnaît-il, on veut juste des moyens pour la médecine libérale, d’où qu’ils viennent ». De son côté, le Dr Éric Henry (SML) souhaite lui aussi dépasser « ces négos où on essaie de grappiller 50 centimes ou un euro ». Son syndicat préfère « changer de braquet » avec son plan de prise en charge libérale territoriale. Les masses financières dégagées pourraient être affectées à la valorisation de consultations longues dont le contenu devrait être défini en convention. En cela au moins, le SML rejoint la CSMF qui demande la création d’une consultation longue en matière de prévention.
Toiletter la ROSP
La CSMF veut voir la ROSP confortée mais juge que certains critères, comme l’informatisation du cabinet, n’ont rien à y faire. Elle milite pour la création d’une rémunération forfaitaire distincte de la ROSP, baptisée « conditions d’exercice », qui comprendrait l’informatisation et le secrétariat.
MG France et la FMF réclament aussi un forfait structure, et la FMF un forfait enseignement pour les libéraux qui accueillent un stagiaire.
La CSMF veut aussi améliorer la protection sociale des médecins. « Il faut revoir les questions de retraite, de maladie et de maternité », prévient Jean-Paul Ortiz.
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