« Les violences policières et la manière dont les secours sont entravés pourraient avoir des conséquences fatales ! » Le Dr Mathilde* ne décolère pas, membre du Syndicat de médecine générale (SMG) présente auprès des zadistes de Notre-Dame-des-Landes, elle dénonce auprès du « Quotidien » les méthodes employées par les forces de l'ordre. Son équipe a constaté « plus de 150 blessures » depuis le début de l'évacuation. « Il y a des hématomes et des œdèmes occasionnés par des impacts de flash ball, sur le torse et les membres, mais aussi des lésions et des saignements causés par des éclats de grenades de désenserclement », précise-t-elle.
Médecin généraliste remplaçante en Bretagne, le Dr Mathilde est arrivée sur les lieux de l'affrontement entre forces de l'ordre et zadiste dimanche 15 avril elle fustige les méthodes employées par les forces de l'ordre. « Les grenades sont utilisées à hauteur d'homme, et en tir tendu, au lieu d'être tirées en cloche » dénonce-t-elle.
Conséquences : le Dr Mathilde doit traiter des lésions causées par des éclats de grenade « sur le torse, sur le visage et même aux organes génitaux. Un des manifestants totalisait plus de 20 traces d'éclats sur l'ensemble du corps. »
Vertiges et atteintes visuelles
À cela s'ajoutent les atteintes neurologiques consécutives aux effets de souffle des grenades : « Des vertiges, des surdités et des atteintes visuelles, énumère le Dr Mathilde, les conséquences pourraient être dramatiques, surtout compte tenu des obstructions répétées des véhicules blindés entre les ambulances et les blessés. Il ne faut pas non plus négliger les conséquences psychologiques à long terme : les manifestants sont témoins de scènes traumatisantes, de par les démolitions, la violence des expulsions et les armes utilisées ».
Depuis le lundi 9 avril, 25 escadrons de gendarmerie et 7 compagnies de CRS, soit près de 3 000 militaires et policiers, se relaient sur le site de Notre-Dame-des-Landes. Alors que les zadistes doivent rencontrer mercredi la préfète des Pays de la Loire, Nicole Klein, l'intensité des combats ne semble pas faiblir. « Officiellement l’opération est arrêtée depuis jeudi denier dernier mais on a de nouveaux blessés tous les jours, explique le Dr Mathilde. De notre point de vue, la journée de dimanche est celle qui a fait le plus de blessés depuis le début de l'évacuation. Et ce n'est que la pointe de l'iceberg puisque de nombreuses personnes quittent la zone par leurs propres moyens pour se faire soigner. »
Du côté des forces de l'ordre, on dénombre plus d'une soixantaine de gendarmes blessés en une semaine, selon les propos tenus par le président de la République Emmanuel Macron lors de son interview télévisée dimanche soir.
* Le Dr Mathilde préfère garder son anonymat.
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