« Il ne doit pas y avoir de débat tabou », affirme Frédéric Valletoux, président de la FHF. C’est donc sans tabou que la FHF, poussée par la crainte d’« économies aveugles », remet sur la table quelques-unes de ses vieilles marottes. À commencer par la lutte contre les actes et prescriptions inutiles.
Il y aurait là 2 milliards d’euros de gisement d’économies d’ici à 2019. À condition que l’assurance-maladie mette sur la table et partage toutes ses bases de données. « Or l’assurance-maladie n’a pas de volonté sur le sujet, car ouvrir le chantier de la pertinence, ce serait ouvrir un front avec les médecins libéraux », dénonce le délégué général de la FHF, Gérard Vincent. La FHF souhaite que la dégressivité tarifaire serve à pénaliser les actes fréquents comme la césarienne programmée, l’appendicectomie, ou le syndrome du canal carpien.
La liberté d’installation en question
Les hôpitaux publics sont dans le viseur du gouvernement Valls. Les cliniques, elles, sont clairement dans le viseur de la FHF, qui suggère d’ouvrir un débat sur leur financement. « Dans certains pays d’Europe, les cliniques ne sont pas financées par les crédits publics », relève Gérard Vincent. Pour la FHF, les autorisations devraient être réservées aux seuls établissements assurant des missions de service public. Le message est clair : la permanence des soins (à partir de 20H) devrait être obligatoire pour les médecins libéraux afin de soulager les services d’urgences. La question de la liberté d’installation est également remise sur la table. « Seule une vraie régulation du secteur libéral permettra aux coopérations de voir le jour, à la médecine de parcours de se structurer, et à l’hôpital de trouver sa juste place », insiste ainsi la FHF.
Des économies sont attendues grâce aux coopérations, au développement de la chirurgie ambulatoire, à l’hospitalisation à domicile. La création d’un label « Hôpitaux de France » vendu à l’étranger pourrait rapporter de l’argent, avance la FHF. De même que l’accueil de patients étrangers payants - il y aurait un potentiel de 40 000 séjours par an. L’Allemagne engrange ainsi 1,5 milliard d’euros par an.
Moduler la rémunération des PH
Alors que le déficit des CHU repart à la hausse (162 millions d’euros fin 2013), la FHF juge inévitable une baisse des effectifs. Mais elle appelle de ses vœux l’assouplissement du statut des médecins hospitaliers, et davantage d’autonomie de gestion à l’hôpital. « Est-il normal de ne pas pouvoir payer plus le médecin qui ira travailler sur un territoire isolé ? », questionne Gérard Vincent.
En revanche, il n’est pas question, dans le détail, de restructurations ou de réorganisation du fonctionnement des blocs opératoires. « On est prêt à rentrer dans des réformes de structure, assure toutefois Frédéric Valletoux. Cela fait deux ans qu’on entend parler de stratégie nationale de santé. Il y a eu beaucoup de rapports, de comités. Le temps de l’action est venu ». Ce plan d’action ne pourra pas réussir si le gouvernement persiste à faire l’autruche sur le dossier des emprunts toxiques qui asphyxient les hôpitaux, ajoute la FHF. Le risque financier pesant sur les hôpitaux s’élèverait à 3 milliards d’euros.
À l’AP-HM, dans l’attente du procès d’un psychiatre accusé de viols
Le texte sur la fin de vie examiné à l'Assemblée à partir de fin janvier
Soumission chimique : l’Ordre des médecins réclame un meilleur remboursement des tests et des analyses de dépistage
Dans les coulisses d'un navire de l'ONG Mercy Ships