Mission accomplie. Le plan AVC 2010-2014 s'est traduit par la montée en puissance des unités neurovasculaires (UNV), conformément à l'un de ses objectifs, relève une étude de l'institut de recherche et de documentation en économie de la santé (IRDES) dédiée aux premiers résultats obtenus.
« Entre 2009 et 2014, le nombre d'UNV est passé de 80 à 135, soit une augmentation de 60 % et un déploiement sur l'ensemble du territoire », est-il écrit. Ce phénomène s'est traduit par une part de patients pris en charge dans une UNV passant de 29 % en 2010 à 43 % en 2014.
Grâce à l'appariement des données du PMSI et de l'Assurance maladie, les chercheurs de l'IRDES apportent des précisions fines sur le parcours de soins des personnes hospitalisées pour AVC et éclairent ainsi sur les retombées immédiates du plan à son lancement (période 2010-2014).
Les hommes touchés plus tôt
La Haute Autorité de santé (HAS) recommande depuis 2009 l'accès prioritaire des patients suspects d'AVC à l'imagerie cérébrale 24h/24 et 7j/7. Si l'IRM confirme le caractère ischémique de l'AVC, une thrombolyse est recommandée jusqu'à 4h30 après l'apparition des premiers symptômes et le plus précocement possible.
En 2012, sur les 134 000 patients de plus de 18 ans hospitalisés pour primo-AVC, il s'agissait d'un AVC avéré pour 99 000 d'entre eux. Les hommes et les femmes sont également concernés, mais les premiers sont touchés plus précocement. La moitié des victimes souffrent d'une ou plusieurs maladies chroniques.
Si des progrès ont été faits, seul un patient sur trois était pris en charge en UNV en 2012. Un patient sur 7 décédait au cours de ce premier épisode aigu. Seul un tiers des survivants était admis en service de soins de suite et de réadaptation (SSR).
Le déploiement sur le territoire n'est pas homogène, l'analyse révélant des disparités territoriales. Si en 2012, 78 % de la population française adulte pouvait accéder en 45 minutes ou moins à une UNV, il restait 2 % de la population éloignée de plus de 1 h 30 d'une UNV, ce qui concerne en valeur absolue près d'1 million de personnes, soit plus de 1900 AVC constitués et près de 700 AIT potentiels.
Zones montagneuses mal desservies
Les zones les plus mal desservies sont concentrées sur les zones montagneuses. Dans les Hautes-Alpes, le Cantal, la Lozère ou la Haute-Marne, respectivement 99 %, 62 %, 51 % et 41 % des habitants résidaient en 2012 à plus de 90 minutes d'une UNV. « Ceci souligne l'intérêt de la télémédecine via la filière neurovasculaire pour un diagnostic précis et l'indication de la thrombolyse dans un premier temps », estiment les auteurs.
Si c'était le cas pour 100 % des habitants de la Corse en 2012, la situation s'est renversée en janvier 2014 avec la création d'une UNV au centre hospitalier d'Ajaccio, desservant toute l'île. Dans les DROM, 3 d'entre elles disposaient d'une UNV en 2012 (Guadeloupe, Martinique, la Réunion).
Pour les auteurs : « Les disparités de prise en charge en phase aiguë sont liées, non seulement aux caractéristiques cliniques des patients (type d'AVC et gravité, comorbidité), mais également aux différences structurelles de l'offre de soins et de son organisation. En fonction de la période et du lieu d'admission en première intention (séjour d'inclusion), les patients ne bénéficient pas du même accès à l'imagerie diagnostique, à une UNV ou à un SSR ».
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