C’est à la Fondation Œuvre Croix Saint-Simon (FOCSS), 3e établissement francilien de l’hospitalisation à domicile (HAD), que Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, a décidé de présenter le plan national 2015-2018 pour le développement des soins palliatifs et l’accompagnement de fin de vie.
Le choix de la FOCSS donne le ton en mettant clairement l’accent sur l’un des quatre axes de ce plan très attendu : le développement de la prise en charge à domicile des soins palliatifs et d’accompagnement de fin de vie, « à la maison comme en EHPAD ». Pour la ministre, « le virage ambulatoire » dans ce domaine est « un grand axe de modernisation du système de santé », car « les Français (...) disent vouloir pouvoir terminer leur vie chez eux, entourés de leurs proches ». Les trois autres axes consistent à réduire les inégalités d’accès sur le territoire, à mieux informer les patients et améliorer la formation des professionnels de santé.
Un schéma de repérage précoce
Ce plan veut « marquer une rupture » dans la façon d’aborder l’enjeu, en s’adressant « à la fois aux patients et aux professionnels de santé ». Le repérage est souvent trop tardif pour des raisons diverses. D’ici à 1 an sera lancée une grande campagne de communication à destination des Français sur les soins palliatifs et les directives anticipées, suffisamment réfléchie pour « ne pas être anxiogène ».
Près de 190 millions d’euros seront mobilisés sur la période. Alors que la proposition de loi de santé sur la fin de vie n’est pas encore votée, la ministre a insisté sur le fait que la réflexion autour du plan national a été menée « à côté », car, quelles que soient les positions sur la loi, il existe un point de consensus pour « des soins palliatifs mieux déployés, mieux connus et mieux développés ». La ministre a fixé un objectif chiffré pour chaque région qui « devra disposer d’au moins 1 lit de soins palliatifs pour 100 000 habitants d’ici à 2018 ». Dès 2016, au moins six nouvelles unités de soins palliatifs seront créées.
Éviter les hospitalisations inutiles
Pour ce projet ambitieux, la ministre a affirmé que l’HAD est « une priorité budgétaire », rappelant qu’il y a eu une revalorisation de ses tarifs l’an dernier, « là où les tarifs des autres spécialités ont eux diminué ». Les moyens seront renforcés avec la création d’au moins 30 nouvelles équipes mobiles de soins palliatifs dès 2016 pour assurer un meilleur maillage du territoire.
La ministre se tourne vers les professionnels et leur demande de mieux se coordonner et d’acquérir « une plus grande expertise ». Chaque établissement disposant d’un service d’urgence devra « mettre en place un protocole avec les services de l’HAD ou de soins infirmiers à domicile ». Ce qui signifie concrètement que le régulateur saura qui est pris en charge à domicile afin de mieux gérer les appels téléphoniques de détresse et « éviter un recours aux urgences qui n’est pas nécessaire ».
Quant à la formation des professionnels de santé, qui a été qualifiée de « disparate, épisodique, trop centrée sur le volet sanitaire », la ministre entend bien la transformer. Il s’agit de la décloisonner et de la structurer dans le temps, avec une formation « dès l’entrée dans les études » poursuivie « tout au long du cursus » et « en fin d’études de manière spécialisée ceux qui s’(y) destinent plus particulièrement » au cours du 3e cycle en gériatrie, pédiatrie, anesthésie-réanimation ou oncologie.
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