N'avez-vous pas eu l'impression de miser plus de 30 ans de travail sur la pose du cœur Carmat chez le premier patient ?
Le passage à l'homme est le moment le plus tragique qui sanctionne 30 ans de travail et de choix technologiques. Le jour nous avons ouvert le cœur artificiel du premier patient, après son décès, j'étais terrifié à l'idée de ce que nous allions y trouver. Quand j'ai vu la couche thromborésistante de protéines qui s'était mise en place, je me suis dit : ça y est, on a gagné ! Nos 4 prothèses ont fonctionné 628 jours de fonctionnement sans entraîner la formation de caillots sanguins. De plus, nous avions une compatibilité anatomique : les poumons droit et gauche ne montraient aucune gène au scanner thoracique.
Les enseignements tirés de ces premiers patients vous guident-ils pour la prochaine phase de l'expérimentation ?
Les données de chaque malade ont été analysées par les ingénieurs de Carmat, comme dans l'industrie aéronautique. Nous, médecins, avons découvert que, même si l'on change le cœur d'un insuffisant cardiaque de 75 ans, il continuera de payer le prix des désordres dus à son insuffisance cardiaque : insuffisance rénale, insuffisance hépatique et troubles sanguins sans parler du risque infectieux.
Les 15 malades qui seront opérés dans la deuxième phase bénécieront des enseignements tirés des quatre premiers malades. Ils seront choisis plus jeunes et devront avoir moins de comorbidités.
Est-ce que l'obtention de l'autorisation pour procéder à la première étude de phase 1 a été difficile à obtenir ?
Très ! Nous n'apportions jamais assez de garanties de sécurité, d'animaux opérés. J'ai toutefois eu de très bons rapports avec l'ANSM car je suis allé les voir très tôt. Nous avons d'emblée joué le jeu d'une parfaite transparence. Quand nous avons montré que, chez l'animal, nous n'avions pas l'ombre d'un caillot et que cela se confirmait chez le premier malade, ils ont été conquis.
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