LE QUOTIDIEN : Que pensez-vous du Pr Alain Carpentier et de son cœur artificiel Carmat ?
Pr CHRISTIAN CABROL : C'est remarquable. J'ai beaucoup d'admiration pour le Pr Carpentier. On a essayé de nous opposer et de nous mettre en rivalité, mais ce n'est pas du tout le cas. On a travaillé dans des domaines différents à côté l'un de l'autre. Et bien au contraire, je pense qu'il a beaucoup de mérite car ce n'est pas simple du tout. Il a osé et il était seul. Il a su entretenir la recherche sur le cœur artificiel. Il faut l'encourager. C'est plus dur pour lui, car le cœur artificiel n'est pas encore arrivé à la réussite des greffes cardiaques. Mais c'est sûr, un jour, le cœur artificiel pourra remplacer les greffons.
Que pensez-vous de la recherche aujourd'hui ?
On n'ose plus tenter. Toutes les mises au point et les recherches que j'ai faites, je ne pourrais plus les faire aujourd'hui. En ce temps-là, nous avions une grande liberté. Les avancées de la médecine et de la chirurgie étaient saluées avec enthousiasme. Aujourd'hui, il faut qu'il soit très spectaculaire et sans risque. Dans la réalité, cela n'arrive jamais. Le principe de précaution est un frein au progrès.
Quel message voulez-vous transmettre aux générations actuelles et futures ?
N'ayez pas peur d'oser ! Il faut faire parce que c'est utile et que quelque chose de positif peut en ressortir. Il faut s'appuyer dessus et le dire. En contre-partie d'une action, il y aura toujours ceci, ceci ou cela. Mais la seule façon d'être sûr que ça ne marche pas, c'est de ne pas faire. Osez !
À l’AP-HM, dans l’attente du procès d’un psychiatre accusé de viols
Le texte sur la fin de vie examiné à l'Assemblée à partir de fin janvier
Soumission chimique : l’Ordre des médecins réclame un meilleur remboursement des tests et des analyses de dépistage
Dans les coulisses d'un navire de l'ONG Mercy Ships