DANS LES RÉGIONS où sévit le paludisme, les adultes acquièrent au fil de leur existence une immunité protectrice. Toutefois, la femme enceinte, notamment au cours de sa première grossesse, présente de nouveau des manifestations cliniques graves pouvant entraîner la mort. De plus, les parasites gênent les échanges gazeux et nutritionnels au niveau du placenta, d’où avortements spontanés, accouchements prématurés, naissance d’enfants de trop faible poids.
Il faut rappeler que, suite à une piqûre de moustique infectante, le parasite se multiplie dans le foie puis gagne la circulation sanguine pour envahir les hématies circulantes. Là, il modifie la surface de l’hématie en y incorporant une des soixante protéines variables de la famille PfEMP1 (Plasmodium falciparum Erythrocyte Membrane Protein 1). Ces protéines permettent à la fois d’échapper à la réponse immunitaire et d’adhérer aux cellules de l’hôte.
La sévérité du paludisme gestationnel a été associée à la capacité des hématies parasitées de se fixer à un sucre, la chondroïtine sulfate A (CSA), présent dans la placenta.
Après plusieurs grossesses, les femmes acquièrent des anticorps protecteurs qui bloquent cette adhésion. On a envisagé de récréer cette immunité protectrice pour lutter contre le paludisme gestationnel. Cela, en bloquant l’adhésion des hématies au placenta.
Protéine de très grande taille et très complexe.
L’équipe de Benoît Gamain (CNRS, Institut Pasteur) a déjà montré qu’une des protéines de la famille des PfEMP1, appelée var2CSA, joue un rôle important dans le paludisme gestationnel ; elle constitue donc un bon candidat vaccin. Le problème est que cette protéine var2CSA présente un polymorphisme important, qu’elle est de très grande taille et que sa structure est très complexe. Tout cela fait que, jusqu’à présent, on n’était pas parvenu à reproduire cette protéine en laboratoire. Seuls des domaines de cette protéine avaient déjà été synthétisés.
Un grand pas vient d’être franchi : Benoît Gamain et ses collaborateurs ont réussi à produire la protéine var2CSA dans sa totalité. Ils montrent qu’elle possède une grande affinité et une spécificité d’adhésion à CSA, plus de mille fois supérieure à celles des domaines que l’équipe avait synthétisés.
De plus, en collaboration avec une équipe de l’EMBL (Grenoble), les chercheurs ont observé que var2CSA présente une forme compacte et non pas allongée comme on le croyait et qu’elle possède une poche de fixation à la CSA qui est très probablement créée lors du repliement de la protéine sur elle-même.
Les chercheurs vont dorénavant concentrer leurs travaux sur la poche de fixation à la CSA, responsable de l’adhésion des hématies parasitées aux cellules placentaires.
Anand Srivastava et coll. Proc Natl Acad Sci USA, 1er mars 2010.
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