Près de 40 % des patients ont renoncé à des soins dentaires en 2014 à cause de tarifs trop élevés, selon une étude de Santéclair, société spécialisée dans la gestion du risque santé, filiale de plusieurs complémentaires. Santéclair s’est penchée en juin 2015 sur les dossiers de 500 assurés, hors bénéficiaires de la couverture maladie universelle (CMU) ou de l’aide à l’acquisition d’une complémentaire santé (ACS) ayant demandé en 2014 un devis dentaire auprès de la société, mais qui n’ont pas eu recours à son réseau de chirurgiens-dentistes partenaires.
Des restes à charge allant jusqu’à 1 000 ou 2 000 euros
Sur les 500 dossiers, en majorité constitués de soins prothétiques, et de façon marginale, de soins d’implantologie, 397 devis supposaient un reste à charge supérieur à 250 euros, et 200 d’entre eux atteignaient même les 1 000 euros, indique Santéclair.
Un an après la remise du devis, 38 % des assurés de l’échantillon (190 dossiers) n’ont pas engagé les traitements, 17,6 % l’ont fait partiellement. Seulement 42,6 % se sont fait totalement soigner.
« Un reste à charge élevé constitue un véritable frein pour l’accès aux soins », interprète l’étude, malgré un taux de renoncement qui se maintient à 20 % pour un reste à charge nul. La conclusion se vérifie surtout pour les restes à charge exorbitants : au-delà de 1 000 euros, un patient sur deux renonce, et, au-delà de 2 000 euros, seul un patient sur cinq réalise la totalité des soins.
Les taux de renoncements sont particulièrement importants pour les soins d’implantologie. Parmi 52 devis, 23 ont fait l’objet d’un abandon, 20 d’une réalisation partielle.
« Cette étude montre que les tarifs pratiqués par la profession génèrent de lourds restes à charge que les patients ne sont pas toujours en mesure d’assumer », conclut Santéclair, qui propose comme alternative ses réseaux de soins.
« Je ne suis pas surprise par ces résultats car les bases de remboursement de la Sécurité sociale n’ont pas augmenté depuis 27 ans. Les tarifs des soins conservateurs sont gelés », a déclaré au « Parisien » Catherine Mojaïski, présidente de la Confédération nationale des syndicats dentaires (CNSD).
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