La recherche d'une protection efficace contre le virus respiratoire syncytial (VRS) est plus que jamais une priorité de santé publique à travers le monde. Une étude du « Lancet » montre pour la première fois et contrairement à ce qui a été avancé précédemment, que, dans la tranche cible des moins de 1 an, les nouveau-nés et les tout-petits sont fortement touchés par les infections graves à VRS.
Près de 45 % des hospitalisations et des décès intra-hospitaliers liés à une infection à VRS surviennent chez des enfants de moins de 6 mois, selon cette revue de la littérature ayant inclus les données de 250 articles publiés en plusieurs langues, dont 83 en chinois, et aussi 76 non publiés. Selon ces nouvelles estimations, il y aurait 40 épisodes pour 1 000 nouveau-nés par an.
Protéger aussi les moins de 6 mois
Il existe actuellement plus de 60 candidats vaccins en développement, dont 15 testés dans des essais cliniques, chez les femmes enceintes, les nouveau-nés et les jeunes enfants. « Ces données (...) suggèrent la nécessité d'une protection passive contre le VRS à la naissance, soit via l'immunisation maternelle soit via l'administration d'une dose à la naissance d'un anticorps monoclonal à demi-vie étendue », mettent en avant Ruth A Karron et Robert E Black de la Johns Hopkins dans un éditorial.
Le VRS est le pathogène viral le plus fréquent chez les enfants ayant une infection pulmonaire basse. Alors que l'utilisation large des vaccins Haemophilus influenzae et pneumocoque diminue le poids des pneumonies bactériennes chez les enfants, la contribution proportionnelle du VRS dans les infections pulmonaires basses va continuer à croître, soulignent de conserve les auteurs et les éditorialistes.
Incidence forte dans le monde
Précédemment en 2005, l'équipe du RSV Global Epidemiology Network coordonnée par Ting Shi de l'université d'Édimbourg avait montré le VRS était associé à près d'un quart (22 %) de toutes les infections pulmonaires basses de l'enfant et à 3-9 % de tous les décès. Il était connu que les pays en développement sont les plus sévèrement touchés (93 % des pneumonies à VRS, 99 % de la mortalité), on manquait de données précises pour l'Afrique et l'Asie du Sud-Est.
Ici, les auteurs estiment qu'en 2015 il y a eu 33,1 millions de pneumonies à VRS, ayant résulté en 3,2 millions d'hospitalisations et 59 600 décès intra-hospitaliers chez les moins de 5 ans. Chez les moins de 6 mois, le nombre d'hospitalisations est estimé à 1,4 million et à 27 300 les décès intra-hospitaliers. La mortalité totale due aux pneumonies à VRS atteindrait les 118 200 cas.
L’étude réaffirme aussi la nécessité de mettre au point un vaccin pour que les nourrissons plus grands et les jeunes enfants : plus de 80 % des pneumonies à VRS et plus de la moitié de tous les décès intra-hospitaliers surviennent chez les plus de 6 mois, ce qui est bien loin d'une protection pouvant être conférée par l'immunisation maternelle. « Le développement de vaccins et d'anticorps monoclonaux pour prévenir la maladie à VRS à la fois abordables et largement accessibles doit être une priorité de santé publique », concluent les éditorialistes.
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