Le Syndicat des médecins libéraux (SML) et la Fédération des médecins de France (FMF) ont décidé, chacun dans leur registre, de rappeler leurs doléances au futur locataire de l'Élysée.
Le SML a envoyé un courrier ciblé à chacun des deux candidats qualifiés, en leur réclamant des précisions sur leur programme. À Marine Le Pen, le Dr Philippe Vermesch, président du syndicat, rappelle qu'il est « favorable au développement d’une politique d’incitation à l’installation dans les zones sous-dotées ». Il attire l'attention de la candidate FN sur l’augmentation des effectifs à l'hôpital – qu'elle propose sans chiffrage précis. « Cela va générer un accroissement des dépenses hospitalières, qui risque de priver la médecine libérale des moyens indispensables au maintien à domicile des patients âgés et complexes », plaide le Dr Vermesch.
Au sujet de l'Aide médicale d'État (AME), que Marine Le Pen veut supprimer, le président du SML exprime ses réserves « sur cette mesure source de retards dans l’accès aux soins des populations concernées, avec un risque non négligeable d’engendrer par la suite des dépenses plus importantes ». Il souhaite cependant une simplification des formalités administratives liées à l’AME.
Le même exercice est répété avec Emmanuel Macron. Le chef de file du SML juge « nécessaire » la mise en œuvre d’un ONDAM pluriannuel sur cinq ans de même que l'investissement de cinq milliards d’euros sur la durée du quinquennat (deux engagements du candidat). Il se prononce également en faveur du financement de la télémédecine et de la prise en charge accrue des compléments d’honoraires par les complémentaires santé.
Le syndicat réclame en revanche des précisions sur le partage des compétences entre médecins et paramédicaux, proposé par l'ex-ministre de l'Économie. Le Dr Vermesch émet un bémol sur les MSP (que Macron veut doubler au minimum) et appelle « à ne pas privilégier de solutions univoques ». Il demande enfin à connaître précisément les intentions du candidat pour relancer la convention médicale.
S'éloigner du dogmatisme
Du côté de la FMF, l'exercice est différent. Le syndicat part du principe qu'Emmanuel Macron sera élu le 7 mai et lui propose déjà ses services, en se félicitant que « l'on s’éloigne du dogmatisme qui a présidé à la politique de ces quatre dernières années ». Plusieurs axes forts sont rappelés. Les structures médicales libérales sont « des entreprises de proximité », rappelle la FMF, et non « des start-up appelées à grossir ». Le syndicat du Dr Jean-Paul Hamon attend « un véritable engagement sur les chantiers de la télémédecine du XXIe siècle » et l'ouverture de cette pratique à toutes les spécialités. Il appelle de ses vœux une évolution des rémunérations adaptées aux situations cliniques, une prise en compte du coût de la pratique et une politique stimulante pour l’installation libérale.
La FMF souhaite un accès plus rapide et souple à l'innovation et la mise en place d’un forfait structure digne de ce nom en médecine de ville. Elle préconise l'arrêt « de la politique d'extériorisation des hôpitaux » et l'abandon du tiers payant. Dans un clin d'œil, le syndicat réclame une politique de la santé qui soit vraiment « En Marche » avec les médecins libéraux et non pas contre eux.
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