Le plan gouvernemental (d’un montant estimé à 250 millions d’euros d’ici à 2019) prévoit une panoplie de mesures, applicables à partir de 2016, pour attirer les jeunes médecins à l’hôpital public, fidéliser les praticiens et les accompagner tout au long de leur carrière. Tour d’horizon.
• En période de crise, la tendance n’est pas aux revalorisations unilatérales mais aux primes ciblées. Mesure phare du plan Touraine, 3 000 primes d’engagement (sur la base de 15 000 euros, de source syndicale) seront proposées d’ici à la fin de 2018 aux jeunes praticiens qui débuteront leur carrière à l’hôpital public dans une zone sous-dense ou une spécialité en tension. Les jeunes PH qui s’inscriront dans ce dispositif bénéficieront d’un avancement accéléré de leur carrière (deux ans d’ancienneté supplémentaires après 5 ans d’exercice).
• Une autre « prime d’exercice territorial », d’un montant inconnu, sera instaurée pour encourager l’exercice sur plusieurs sites (elle concernera 15 000 praticiens). Convergences-HP regrette que le plan n’ait pas permis une revalorisation globale des PH.
• Les praticiens contractuels et en période probatoire ou chefs de clinique bénéficieront de la même couverture sociale que les PH pour les congés maladie et maternité.
• Les statuts de PH temps plein et temps partiel devraient converger (voire fusionner) pour favoriser les exercices mixtes entre ville et hôpital.
• À partir de 2016, toutes les astreintes seront rémunérées au tarif de l’astreinte opérationnelle. Le temps de travail médical, en première partie de soirée (19h-22h) pourra intégrer le cadre d’activités programmées de soins. Ce travail sera rémunéré en plus, s’il est effectué au-delà des obligations de service. « Nos collègues pourront passer 14 heures par jour au bloc au lieu de 10 à 12 heures actuellement, quel programme ! », ironise le SNPHARe.
• Les missions complémentaires (enseignement, recherche, conduite de projet...) seront mieux reconnues dans le temps de travail.
• Les PH pourront prolonger leur activité jusqu’à 70 ans (contre 65 ans aujourd’hui et 68 pour les PU-PH) et bénéficier du cumul emploi-retraite jusqu’à 72 ans. Le SNPHARe doute du bienfait de cette mesure : « La PDS dans les blocs et les services d’urgence sera-t-elle assurée par ces septuagénaires aussi vigoureux soient-ils ? »
• Afin de limiter l’intérim, les dépenses seront plafonnées par mission (le montant n’a pas été fixé). Un pool de praticiens remplaçants verra le jour.
• L’accès au statut de PH sera simplifié grâce à une meilleure articulation entre le concours et la fin de la période de l’internat et du post-internat. Les règles du concours de PH seront assouplies.
• 100 places d’assistants partagés supplémentaires seront ouverts à la rentrée 2016-2017.
• L’accès facilité aux places de crèches sera proposé aux médecins (et pas seulement aux paramédicaux).
• Le plan prévoit d’améliorer les conditions d’accueil des internes, de sensibiliser et d’accompagner les praticiens exposés aux risques professionnels (risques psychosociaux, burn out). Une commission sera créée au sein de chaque CME, dédiée aux conditions de travail. D’aucuns redoutent un comité Théodule.
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