LE QUOTIDIEN : Votre nomination à la tête du CHU de Toulouse a-t-elle été une bonne nouvelle ?
RAYMOND LE MOIGN : Oui car mon objectif professionnel, c’était d’être directeur de CHU ! J’ai commencé ma carrière au CHR d’Orléans puis au CHU de Nantes avant de rejoindre la HAS et le ministère de la Santé en 2013. Arriver ici c’est un retour au terrain, à la vraie vie. Cela montre que ce n’est pas incompatible avec le fait de réfléchir aux politiques de santé. D’autant que Toulouse est une agglomération très dynamique ; après ma nomination ici j’étais "déçu en bien"… donc très content !
Quelle situation trouvez-vous à la tête du 4ème CHU de France ?
Le CHU de Toulouse est l’un de ceux qui ont le plus investi ces cinq dernières années. On a enregistré sur la période un milliard d’euros de dépenses si l’on met bout à bout le chantier de la psychiatrie, la construction de l’hôpital Pierre-Paul Riquet et le bâtiment Urgences/Réanimation/Médecines à Purpan. Le CHU a dû faire face à un contexte incroyable. La partie dédiée aux soins a été rénovée à 80 %, c’était un défi en termes d’organisation. Nous sommes maintenant en phase de stabilisation.
Votre prédécesseur Jacques Léglise espérait un retour à l’équilibre en 2016-2017. Y parviendrez-vous ?
À ce jour l’hôpital est endetté, mais cette situation était attendue. Pour 2015, nous avions prévu un déficit de 15 millions d’euros et ce sera un peu plus. Nous avons pris possession d’un nouveau bâtiment et dû faire face à des charges d’exploitation et de maintenance plus élevées que prévu. Le retour à l’équilibre se fera plutôt à horizon 2018.
Vous restez optimiste sur le redressement des comptes ?
Oui, d’une part car cette situation n’a rien d’illogique par rapport à nos derniers investissements, et d’autre part parce que le CHU a beaucoup d’atouts. L’activité a progressé de 4 % en 2015. Nous n’aurons pas de gros investissements patrimoniaux à réaliser dans les prochaines années. Enfin nous prévoyons en 2016 des cessions d’actifs qui devraient nous rapporter entre 2,5 et 4 millions d’euros.
Comment se déploie le projet d’établissement ? Quel message adressez-vous aux médecins ?
Le principe du projet d’établissement ici, c’est la fin des hôpitaux miroirs entre les deux sites de Rangueil et Purpan. Le CHU ne subit pas de problème de recrutement des professionnels de santé. Quant aux médecins, ils ont parfaitement accompagné la progression d’activité. Ils ont relevé le défi.
Le CHU a cependant connu des mouvements de grève répétés ces derniers mois. Quelle est votre analyse ?
J’ai été responsable du dialogue social au ministère, je ne pense pas pouvoir être taxé de ne pas être à l’aise avec le dialogue social ! Cet hôpital a, de notoriété, une activité sociale assez répétée avec des mouvements de grève fréquents. Depuis mon arrivée, j’ai rencontré les syndicats. Je ne porte aucun jugement sur le passé, mais à l’avenir il faudra que la direction puisse entendre les demandes et que les syndicats acceptent d’entendre les contraintes.
Toulouse est candidate pour accueillir l’équipement de protonthérapie mais une compétition est engagée avec Montpellier sur ce sujet…
Je suis toulousain, je n’ai pas de bureau à Paris, ni de ligne directe avec le ministère ! Mon avantage pour défendre ce projet c’est que je connais bien le plan cancer dans lequel s’inscrit le projet de protonthérapie.
Le dossier de Toulouse présente un énorme avantage, c’est que l’État a choisi d’investir ici autour de l’Oncopole dans lequel une place est déjà réservée pour accueillir l’équipement de protonthérapie. Autre avantage, Toulouse bénéficie de la mobilisation des élus, industriels, partenaires publics et privés, chercheurs autour de ce dossier. Si le projet montpelliérain est remarquable, le dossier toulousain l’est encore plus !
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