La santé au travail a mobilisé le gouvernement en cette fin d'année 2018. Deux sujets ont été au cœur des discussions : les arrêts maladie et l'organisation de la médecine du travail.
Les arrêts de travail ont connu une belle polémique de fin d'été. Le gouvernement avait en effet envisagé de les faire payer par les entreprises, une idée qui n'était pas soutenue par la ministre du Travail Muriel Pénicaud. Le premier ministre Édouard Philippe a finalement fait marche arrière lors du congrès du MEDEF, avant de confier une mission sur les arrêts de travail à trois experts, dont le Pr Stéphane Oustric, généraliste et enseignant à la faculté de Toulouse. Cette mission, dont font partie le DRH du groupe Safran Jean-Luc Bérard et le magistrat à la Cour des comptes Stéphane Seiller, doit rendre ses conclusions d'ici une dizaine de jours, à la fin du mois de décembre.
Quelques mesures sont déjà sorties du lot pour être intégrées dans le dernier budget de la Sécu (PLFSS 2019) : le recours au mi-temps thérapeutique et la dématérialisation des arrêts de travail. Parmi les autres propositions faites (mais non retenues par le gouvernement pour le moment) pour freiner l'augmentation du coût des arrêts maladie, on retrouve la convergence du délai de carence entre secteur public et privé, le télétravail (en alternative aux arrêts courts) ou encore une « simplification des calculs » des indemnités pour les arrêts les plus courts.
Simplifier le dialogue
Le gouvernement a aussi demandé à la députée Charlotte Lecocq (Nord, LREM) un rapport sur la gouvernance de la santé au travail. Rendu à la fin du mois d'août (avec Bruno Dupuis, consultant en management, et Henri Forest, ancien secrétaire confédéral de la CFDT), il pointe des doublons dans la gouvernance de la santé au travail. Il préconise notamment de créer un guichet unique au niveau de chaque région pour réunir tous les services de prévention et de santé interentreprises.
Le rapport déplore également un manque de coordination entre acteurs de santé, notamment entre la médecine de ville et la médecine du travail. Lors d'une table ronde sur le système de santé, Charlotte Lecocq a précisé que ce manque de dialogue avait des « effets pervers ». « Le médecin du travail n'est pas au courant des problèmes de santé du patient, et ne peut pas adapter le poste de travail. Il faut décloisonner. Le DMP peut aider, mais aussi les plateformes territoriales d'appui, dans lesquelles les services de santé au travail pourraient être intégrés. Le salarié serait pris en compte dans sa vie privée et professionnelle », résumait la parlementaire.
Les négociations doivent s'ouvrir sur le sujet en début d'année 2019. Les partenaires sociaux attendent toujours la lettre de cadrage du premier ministre.
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