Un mécanisme de rémunération innovant et incitatif (avec objectif de dépenses et suivi de qualité des soins), des risques partagés entre opérateurs et financeurs, une organisation plus intégrée des soins… Telles sont les principales caractéristiques des Accountable Care Organizations (ACO), concept de renforcement des soins primaires introduit dans la loi de santé Obamacare aux États-Unis et dont l'Irdes tire les enseignements*.
Censée renforcer la coordination ville/hôpital, réduire les coûts inutiles et améliorer la qualité et le suivi des soins, cette organisation en réseau – 838 en 2016 – s'articule autour de contrats avec un ou plusieurs financeurs publics (Medicare, Medicaid) ou privés.
Plusieurs outils caractérisent ces systèmes intégrés : réunion de plusieurs offreurs de soins dont au moins une structure de soins primaires, expérimentation de paiement à la performance, partage des risques avec l'assureur. La qualité des soins, basée sur des indicateurs assez précis (retour du patient, prévention, hospitalisations évitables…), est rémunérée en partie à la faveur de bonus, de retenues ou majorations. Un partage des gains et des pertes est prévu.
Si 28 millions d'Américains bénéficient déjà de ces contrats ACO, il est trop tôt pour en tirer « des enseignements définitifs ». Mais sur les seuls contrats avec Medicare (au bénéfice des personnes de plus de 65 ans ou répondant à certains critères), l'étude estime que les gains nets avoisinaient 287 millions de dollars en 2014 (250 millions d'euros), soit une baisse de 67 dollars (59 euros) en moyenne par patient. Sur la qualité des soins, l'amélioration est significative pour le suivi des pathologies chroniques, mais beaucoup plus modeste pour le dépistage ou les hospitalisations évitables.
Aux États-Unis, ces organisations à la performance ont dopé la coordination des soins, juge la Drees. « Cela pourrait ouvrir des perspectives en France dans un contexte de poursuite de la politique de soutien aux structures pluriprofessionnelles de premiers recours et de nouvelles possibilités en matière d'intégration territoriale, avec les CPTS (communautés professionnelles territoriales de santé) ou les PTA (plateformes territoriales d'appui) »
* Revue « Questions d'économie de la santé » n° 227, publication de l'Irdes.
À l’AP-HM, dans l’attente du procès d’un psychiatre accusé de viols
Le texte sur la fin de vie examiné à l'Assemblée à partir de fin janvier
Soumission chimique : l’Ordre des médecins réclame un meilleur remboursement des tests et des analyses de dépistage
Dans les coulisses d'un navire de l'ONG Mercy Ships