Après plus deux ans de travail, la communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) du Cotentin s'est concrétisée, avec la signature, lundi 20 juin, de l'accord conventionnel interprofessionnel (ACI) avec la caisse primaire d'assurance-maladie. Ce collectif important qui couvre un territoire de 180 000 habitants (taille 4) réunit déjà 150 professionnels de santé dont 90 médecins libéraux inscrits et quatre établissements (le CH de Cherbourg, la Polyclinique du Cotentin, la Fondation Bon Sauveur pour la santé mentale, le groupe Korian pour la rééducation fonctionnelle et deux Ehpad).
« Ici, l'accès aux soins est compliqué en raison du manque de professionnels de santé et de la géographie cloisonnée du territoire, confie au "Quotidien" le Dr Philippe Cholet, médecin généraliste, président de la CPTS. Rien que sur Cherbourg, nous recensons 15 000 patients sans médecin traitant ! Il faut résoudre ce problème ». De fait, les défis du pool libéral seront multiples : travailler sur les parcours de soins et les relations ville/hôpital, intensifier la prévention, accompagner les soignants, veiller à la qualité et à la pertinence des soins ou encore assurer la gestion de futurs crises.
Agendas partagés
L'un des engagements majeurs concerne les soins non programmés. « Si un patient a besoin d'une prise en charge dans des délais allant de deux heures à 48 heures, on doit veiller à une orientation cohérente », ajoute celui qui est aussi vice-président de l'URML Normandie.
Pour éviter la saturation des urgences, les médecins libéraux participent déjà à la régulation médicale. Mais prochainement, la CPTS travaillera avec la cellule de soins non programmés mise en place dans le Cotentin pour gérer les demandes imprévues, en lien avec le service d'accès aux soins (SAS). « Cette cellule va redispatcher les appels en fonction des créneaux disponibles des uns et des autres », détaille le généraliste.
Soutenue par la communauté de l'agglomération, le département, la région et l'ARS, la signature du contrat avec la Sécu permettra à la CPTS de recruter deux emplois supplémentaires pour animer ce réseau et gérer l’administratif. « Nous allons proposer très vite aux médecins les outils de communication et les agendas partagés », assure le Dr Cholet.
Visite de Macron !
Toutefois, pour que ça fonctionne, « il faudra nous faire confiance », plaide-t-il. « Tous les professionnels de santé doivent se sentir concernés, alerte le généraliste. Nous décidons entre nous les missions de chacun, nous ne voulons pas qu'on nous impose des décisions d'en haut ». En déplacement à Cherbourg le 30 mai, précisément pour illustrer la collaboration ville/hôpital, Emmanuel Macron y avait annoncé la tenue d'une mission flash sur les urgences et les soins non programmés. « Nous attendons que cette mission dégage des marges de manœuvre et des moyens », glisse le Dr Cholet.
Parmi les pistes souhaitées, la révision de l'avenant 9 à la convention, jugé insuffisant sur le plan de la rémunération (régulation, effection) ou encore la reconnaissance du statut de collaborateur occasionnel du service public pour le régulateur dans le cadre du SAS. « Il faut résoudre ces questions rapidement pour que les médecins s'impliquent », alerte le président de la CPTS.
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