Nombreux sont les politiciens de tout poil qui ont décidé de donner leur opinion concernant l’AME. Ce dispositif est coûteux pour nos organismes sociaux (près de 1 milliard d’euros), et il a tendance à augmenter au fil du temps. Ce qui est quelque peu dérangeant dans cette situation, c’est le comportement des têtes de liste des différents partis qui souhaitent avoir des suffrages. Ces derniers tentent par ce biais d’obtenir, avant les futures élections, plus de crédibilité auprès de leur électorat.
Il ne faut pas oublier que cette épine dans le pied du budget de nos organismes sociaux n’est pas récente. D’ailleurs, nombreux sont les médecins et économistes qui n’ont pas hésité à mettre au devant de la scène les problèmes inhérents à l’AME ; cela sans avoir eu une réelle écoute jusqu’à présent.
Certains confères, à juste titre, soulignent l’importance d’une telle couverture pour éviter des dérives sanitaires en ce qui concerne certaines pathologies (tuberculose…). Cependant, il ne fut pas oublier que l’AME concerne les patients qui en font la demande. Je pense que nombreux sont ceux qui vivent de « véritables drames sanitaires », sans pour autant être pris en charge par notre système de santé qui est assez complexe.
De plus, l’accès aux soins de ces populations bénéficiaires de l’AME est impossible dans certains cabinets libéraux. En effet, les titulaires de ce sésame obtiennent en fait une simple carte plastifiée qui impose aux praticiens de rédiger des feuilles de soins ; lesquelles sont traitées avec une grande mansuétude par les agents de la Sécurité Sociale dans un délai variant entre de 2 à 3 mois...
De cette manière nous pouvons comprendre les raisons qui poussent ces populations à ne pas consulter les médecins libéraux car elles sont très souvent rejetées, et embolisent de ce fait les services des urgences (le coût d’une consultation au sein de ces services est bien plus élevé que dans le privé). Cette dérive majore d’autant plus la crise survenant au sein des services des urgences.
Aussi, avant d’avoir une idée pas nécessairement politicienne, la problématique de l’AME doit être mieux évaluée, et mieux comprise par nos concitoyens.
« Gouverner, c’est mettre vos sujets hors d’état de vous nuire, et même d’y penser. » Machiavel.
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