Comment faire évoluer les pratiques sur le terrain ? C’est le défi qui s’impose, alors que le 3e plan autisme est à mi-parcours. Financé à hauteur de 205 millions d’euros, fondé sur les recommandations de la Haute autorité de santé (HAS) et de l’Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (ANESM)*, avec pour priorités le diagnostic précoce, l’accompagnement tout au long de la vie, le soutien aux familles et la recherche, ce plan est salué dans ses grandes lignes par les familles mais décrié dans son application.
« La qualité doit désormais être au rendez-vous », a déclaré Ségolène Neuville en clôture du Comité national autisme du 16 avril 2015.
Formation continue des médecins
En 2014, près du tiers des formations agréées par l’organisme gestionnaire du développement professionnel continu (OGDPC) sur l’autisme ne correspondait pas aux recommandations en vigueur. Un appel d’offres sera lancé dès septembre 2015 via un marché porté par l’OGDPC, a annoncé la secrétaire d’État. Tous les organismes y seront soumis et devront, pour toucher les financements, répondre aux critères élaborés par le comité de suivi du 3e plan. La sélection des organismes dont l’offre sera labélisée sera publiée avant mars 2016.
Toujours en matière de formation, initiale et pour les non-médecins cette fois, les agences régionales de santé et les directions régionales de la cohésion sociale (DRJCS) devront auditer les contenus pédagogiques délivrés au sein des instituts de formation en travail social (IRTS). Les écoles des paramédicaux devront se conformer à la fiche « référentiel de formation » qui sera diffusée par les ARS.
La ministre a aussi suggéré de généraliser le label « qualité autisme », aujourd’hui attribué par l’association Autisme France, aux établissements et services médico-sociaux vertueux.
La formation des aidants n’est pas oubliée : un protocole devra définir les actions de guidance parentale (par les professionnels du médico-social, les libéraux, ou les intervenants à domicile auprès des parents). Dans l’Éducation nationale, les futurs enseignants auront des modules prêts à l’emploi dans les écoles supérieures, et les formations spécialisées « autisme » seront développées.
Inspection des services de psychiatrie
Pour s’assurer de la prise en charge des autistes dans les services et établissements de psychiatrie, Ségolène Neuville a indiqué que l’État fixera comme priorité d’inspection aux ARS la vérification sur site de la mise en œuvre des recommandations HAS et ANESM. « Cela nécessite d’outiller et de former les inspecteurs », (différents du binôme « autisme » médecin - administratif) et de leur fournir le référentiel qualité généralisé « au second semestre 2015 », a indiqué la secrétaire d’État. Les ARS pourront solliciter des expertises externes.
Les établissements pourront inscrire dans le CPOM les pistes d’amélioration, le cas échéant. « Les services de pédospychiatrie qui ont déjà procédé à des changements existent, mais ils sont rares, beaucoup trop rares », a dit Ségolène Neuville.
Reste la question de la formation initiale des médecins. « Les universités sont autonomes, le contenu des enseignements dépend des doyens », rappelle la secrétaire d’État, indiquant qu’elle souhaite stimuler la création de modules d’enseignement à distance sur les TED, à l’image de ce qui se fait à Clermont-Ferrand.
Elle devrait aussi lancer une concertation sur la création d’un incubateur de prises en charge innovantes et une autre, impliquant l’assurance-maladie voire les départements, sur un meilleur financement des interventions en libéral.
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