C'est sur son site de Bolbec, en Seine-Maritime, que le laboratoire Servier fabrique plus de 90 % des principes actifs entrant dans la composition de ses médicaments. Environ 1 600 tonnes de ces produits en sortent annuellement, fabriqués par environ 800 salariés.
Cet ancrage français de la chimie pharmaceutique résulte de la volonté de Servier de maîtriser l'ensemble de la chaîne de production et de localiser le plus possible ses implantations dans l'Hexagone, a souligné lundi Olivier Laureau, président du groupe, au cours d'une visite du site organisée en compagnie d'Hervé Morin, président de la région.
Cette stratégie génère aussi des contraintes. Le site de Bolbec est classé Seveso (sites industriels présentant des risques potentiels d'accident, comme beaucoup de sites de production chimique et pharmaceutique), ce qui contraint le laboratoire à respecter des règles drastiques de sécurité.
Capteurs
« 35 personnes travaillent à la sécurité environnementale de cette usine », précise Élise Laperdrix, directrice hygiène sécurité environnement du centre de production de Bolbec. Le risque principal est lié à la présence de solvants, mais la réglementation européenne impose des règles de sécurité relatives à la qualité de l'air, des rejets liquides et même à celle des sols. Plus de 300 articles de loi ou règlements, francais ou européens, se rapportent au respect de l'environnement de ce type de site.
Ces contraintes ont aussi un prix. Minimiser au maximum l'impact écologique de cette implantation coûte environ trois millions d'euros par an à Servier, hors investissements ponctuels, calcule Gilles Belloir, directeur du site. Parmi ces investissements, Servier a achevé cette année la construction d'une station d'épuration de ses effluents. Quatre millions d'euros ont été investis dans cet équipement qui traite annuellement 200 000 m3 d'eau. De la même façon, Servier a dû mettre en place un processus de captation des polluants atmosphériques. Quant au sol, il est équipé de capteurs capables de déceler une éventuelle contamination. L'ensemble de ces équipements permet de récupérer, pour les recycler ou les détruire, environ 6 500 tonnes de déchets par an.
La sécurité n'est pas qu'une affaire interne au laboratoire. Elle est aussi assurée par les contrôles programmés ou impromptus d'organismes comme l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), la Food ans Drug Administration (FDA) ou la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL).
Pression sur les prix
Hervé Morin a salué l'engagement normand de Servier. « La région sera toujours à vos côtés quand vos projets la tirent vers le haut », a-t-il promis à Olivier Laureau. Le patron de Servier a saisi l'occasion au bond, rappelant à l'ancien ministre que son entreprise souhaitait que les pouvoirs publics aident « ceux qui choisissent d'investir en France ».
Olivier Laureau a souligné au passage la contrainte pesant sur les prix consentis aux industriels. « Les pouvoirs publics accordent parfois à des nouveaux médicaments des prix très élevés, et dans le même temps, ils baissent arbitrairement le prix de molécules dont l'efficacité est déjà confirmée. Il faut que les pouvoirs publics considèrent mieux notre industrie, qu'ils la soutiennent et la protègent. »
À l’AP-HM, dans l’attente du procès d’un psychiatre accusé de viols
Le texte sur la fin de vie examiné à l'Assemblée à partir de fin janvier
Soumission chimique : l’Ordre des médecins réclame un meilleur remboursement des tests et des analyses de dépistage
Dans les coulisses d'un navire de l'ONG Mercy Ships