Surirradiés d’Épinal : les deux médecins et le radiophysicien échappent à la prison ferme

Publié le 02/07/2015

Crédit photo : Crédit photos : S TOUBON

La cour d’appel de Paris a réduit jeudi les peines des deux médecins radiothérapeutes et de leur collègue radiophysicien, poursuivis pour le scandale sanitaire des surirradiations à l’hôpital d’Épinal, à trois ans de prison avec sursis intégral.

En 2013, les deux médecins – Jean-François Sztermer et Michel Aubertel – avaient été condamnés en première instance à quatre ans, dont 18 mois ferme, pour « homicides et blessures involontaires » et pour « non-assistance à personne en danger ». Joshua Anah, le radiophysicien, avait lui été condamné à trois ans de prison, dont 18 mois fermes.

Alors que l’accusation avait requis la confirmation de ces condamnations, le président de la cour d’appel a rappelé que la prison ferme était prévue comme un « dernier recours ».

Interdiction définitive d’exercer

La cour a confirmé la culpabilité des trois hommes, dénonçant leurs « manquements coupables » ainsi que leurs « dissimulations des erreurs commises » une fois découvertes. Elle a également confirmé, pour les trois accusés, l’interdiction à vie d’exercer leur profession, alors qu’en 2013, seuls les deux médecins avaient reçu une interdiction définitive. Joshua Anah s’était lui vu interdire d’exercer sa profession pendant cinq ans.

Selon la cour d’appel, il n’y a pas de distinction à faire entre les trois hommes, la « gravité » des erreurs commises par le radiophysicien étant « équilibrée par la plus grande responsabilité » des médecins.

Rappelons que dans ce scandale, près de 450 patients, principalement traités pour un cancer de la prostate, avaient été victimes de surirradiations dans l’établissement entre 2001 et 2006, lors de deux incidents. Douze patients en sont morts, et beaucoup souffrent de séquelles très graves. Le procès qui s’est déroulé de septembre à octobre 2012 avait mis en lumière le fonctionnement « autarcique » du service où s’est produit le drame. Les parties civiles avaient mis en cause le « désir de briller » des praticiens. Des accusations rejetées par les prévenus qui avaient imputé les difficultés au manque de moyens humains, au flou des directives de l’époque sur la radiothérapie, au système et non aux individus.

Clémentine Wallace

Source : lequotidiendumedecin.fr