Toit le monde s'accorde à dire, ce qui n'est pas coutume, qu'il s'agit d'un remaniement en profondeur, capable de donner un nouvel élan à l'exécutif. Certes, mais les surprises sont rares : qui s'étonne de ce que Christophe Castaner, ancien secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement soit nommé à l'Intérieur en remplacement de Gérard Collomb ? Son nom a été cité dès le départ de l'ancien ministre. Il est assisté de Laurent Nunez, ex-directeur de la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure) et, oui, c'est entendu, l'équipe fera le travail. Elle sera en tout cas très appréciée par les policiers et gendarmes dont les revendications non satisfaites sont nombreuses.
Au classique macronien, on a ajouté un zeste de MoDem, en l'occurrence, Marc Fesneau, qui, jusqu'à présent, dirigeait le groupe de son parti au Sénat. C'est un proche de François Bayrou et de Jacqueline Gouraut, il prend le poste de M. Castaner aux relations avec le Parlement, tandis que Mme Gouraut qui œuvrait à l'Intérieur, s'empare d'un large ministère des Territoires. De toute évidence, il a été très difficile de trouver des socialistes pour participer au gouvernement. Un seul, Didier Guillaume, 59 ans, ancien président du groupe PS au Sénat, a accepté l'emploi de ministre de l'Agriculture, ce qui signifie que, comme prévu, Stéphane Travert a perdu le sien, au terme d'un conflit larvé avec Nicolas Hulot qui a laissé des traces. De la même manière, Françoise Nyssen quitte le ministère de la Culture qui est confié à Frank Riester, lui aussi éminemment ministrable puisque, à la tête de son mouvement Agir, il a toujours préconisé la coopération de la droite et du centre avec M. Macron.
Premier constat : le chef de l'Etat n'est pas parvenu à donner à son nouveau gouvernement la teinte de gauche qui aurait satisfait tous ceux qui continuent de croire qu'il est le président des riches. Il doit donc désormais s'efforcer de rassurer les déçus du macronisme par des gestes éclatants de générosité, bien qu'il n'ait pas réussi à compter dans l'équipe un nombre suffisant de personnalités venues de la gauche.
Un duo à l'Intérieur
Deuxième constat : le plus embarrassant, l'absence d'un ministre de l'Intérieur pendant quinze jours, a été enfin résolu par une double nomination susceptible d'apaiser les craintes au sujet de la sécurité du pays. Il semble bien que le temps écoulé depuis l'annonce du remaniement ait surtout été consacré à la recherche d'une formule (le duo) pour l'Intérieur qui a été difficile à mettre au point. L'arrivée de M. Riester au gouvernement est à elle seule une ode au projet du président, censé attirer des personnalités politiques venus d'horizons différents mais toutes reliées par la volonté de réformer le pays. Quinze mois après l'élection de M. Macron, les diverses oppositions seront moins sensibles à la réaffirmation de la vision présidentielle, qui a moins besoin de soutiens humains que d'actes précis, finis et confirmés.
M. Castaner et Mme Gourault sont des fidèles de M. Macron. En aucun cas, ils ne peuvent représenter un changement. M. Riester, de son côté, aurait pu figurer dès le premier jour dans l'équipe présidentielle. Le MoDem, désormais indispensable à la solidité du pouvoir, n'est que faiblement représenté. La présence de M. Guillaume ne permet pas d'imaginer un virage à gauche du président.
La composition du nouveau gouvernement n'est ni décevante ni indigne. Elle traduit la continuité des réformes dans la mesure où elle ne bouleverse pas l'ancien ordre gouvernemental (sauf en ce qui concerne le départ de M. Hulot, à l'heure où le réchauffement cilmatique devient un problème urgent à résoudre). On s'en félicitera si on croit au changement. En revanche, elle ne permettra pas à M. Macron de gouverner plus facilement.
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