LA DÉMARCHE entreprise par trois sociétés savantes en hypertensiologie revêt un caractère exceptionnel. Par la voix de leurs présidents, elles viennent d’adresser un courrier à la ministre de la Santé, Mme Roselyne Bachelot et au directeur de la HAS, le Pr Laurent Degos. « Nous souhaitons réagir… à la décision de ne pas rembourser un nouveau médicament antihypertenseur », écrivent les Prs Xavier Jeunemaître (SFHTA*), Jean-Michel Mallion (FRHTA**) et Jean-Jacques Mourad (CFLHTA***). La spécialité objet du débat, est Exforge HCT, triple association antihypertensive comportant amlodipine, valsartan et hydrochlorothiazide.
Ils fondent leur argumentaire sur plusieurs points. « Cette décision grave… va créer une inégalité d’accès aux innovations thérapeutiques » ; « les associations de médicaments en un seul comprimé représentent pourtant une innovation en matière de prise en charge de maladie chronique ». Ils rappellent sur ce point l’avis favorable pour le remboursement de l’association de 3 antirétroviraux contre le VIH. Ils ajoutent que sur les 12 millions d’hypertendus traités en France « près de 20 % sont traités par au moins trois antihypertenseurs ». Auxquels il convient d’ajouter les traitements d’autres troubles métaboliques.
L’avis négatif de la commission de transparence de la Haute Autorité de Santé a été établi sur plusieurs arguments parmi lesquels : la difficulté d’adapter le traitement, même si trois différents dosages de la molécule sont proposés ; les conséquences plus graves d’un arrêt brutal d’une trithérapie ; une dérive de prescription vers les HTA légère à modéré ; un risque iatrogène augmenté ; un risque d’erreur de prescription entre les divers dosages d’Exforge et d’Exforge HCT ; l’existence de nombreuses alternatives médicamenteuses. « La Commission de transparence considère que le mésusage potentiel … est supérieur aux avantages attendus. »
Face à cette controverse, les trois sociétés savantes suggèrent l’organisation d’une mission d’expertise pluridisciplinaire. Son objectif serait de définir la place des associations fixes dans la prise en charge de l’HTA.
*Société française d’HTA ** Fondation de recherche sur l’HTA ***Comité français de lutte contre l’HTA.
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