HARLAN Caldwell et coll. du NIAID (National Institute of Allergy and Infectious Diseases) décrivent la séries d’expériences qu’ils ont menées pour tester leur concept vaccinal, fondé sur une souche de C. trachomatis atténuée après ablation d’un fragment d’ADN.
Les macaques sont utilisés dans les études sur le trachome car leur réponse immunitaire est prédictive de celle des humains.
D’abord, six macaques cynomolgus ont reçu la bactérie atténuée. On observe une clairance spontanée de l’infection chez ces animaux en 14 jours, avec des signes oculaires absents ou minimaux.
Les macaques ont ensuite été exposés à des quantités doubles de C. trachomatis atténué, à des intervalles de 4 et 8 semaines. Et les signes d’infection ne sont pas apparus.
Selon H. Caldwell, ce résultat est particulièrement significatif. Les animaux n’ont pas développé d’infections sévères et ils ont tous élaboré une solide réponse immunitaire. Dans l’histoire naturelle de la maladie, les infections répétées chez les humains aboutissent à des atteintes plus sévères.
Les mêmes six macaques ont ensuite été exposés à des souches très virulentes de C. trachomatis, tout comme six autres macaques non vaccinés, qui ont constitué un groupe témoin.
Dans les groupe des vaccinés, trois sujets n’ont pas présenté d’infection, et les trois autres une infection très réduite, comparativement aux singes du groupe témoin. Tous les macaques du groupe témoin ont développé une infection oculaire modérée à sévère qui a persisté entre 2 et 4 mois.
Transposer l’essai chez l’humain.
Les animaux inclus dans cette étude ont ensuite reçu des antibiotiques et tous ont complètement récupéré.
Les chercheurs sont en train de chercher le moyen de transposer leur essai chez les humains.
Le directeur du NIAID, Antony Fauci, salue l’avancée que représente cette démonstration dans la mise au point d’un vaccin contre le trachome. Si le succès de cette approche se confirme, les implications sont majeures, à l’échelle des dizaines de millions de personnes touchées dans le monde.
Le trachome est une kérato-conjonctivite causée par des infections répétées par les sérotypes oculaires A, B, Ba, et C de Chlamydia trachomatis, bactérie intracellulaire. L’infection est très contagieuse et les atteintes à répétition surviennent principalement chez l’enfant. Elles s’aggravent à mesure, finissant par causer un entropion (enroulement vers l’intérieur du bord libre de la paupière) puis un trichiasis (inflexion des cils vers l’œil), ce qui, traumatisant de manière continue la cornée, aboutit en fin de compte à l’opacité cornéenne et à une cécité.
Le trachome est la cause principale de cécité évitable dans le monde. L’infection est endémique en Afrique du Nord et subsaharienne, au Moyen-Orient, en Asie. Il se transmet par contact interpersonnel direct (mains, et vêtements) et par les mouches qui se posent sur le pourtour des yeux. Le trachome frappe les zones rurales ou l’accès à l’eau est difficile. Des progrès notables sont réalisés avec une amélioration de l’hygiène et l’usage des antibiotiques. L’azithromycine per os ou en topique (collyre) est efficace. L’OMS s’est donné comme objectif d’éliminer le trachome d’ici 2020 en suivant la stratégie SAFE (Surgery, pour ceux qui ont un trichiasis ; Antibiotique ; Face cleaness ; Environment improvement).
Les maladies à Chlamydiae incluent des infections à transmission sexuelle qui peuvent causer des stérilités chez les femmes ainsi qu’un trachome. Les découvertes de ces chercheurs pourraient aussi être profitables contre les infections transmises sexuellement.
Journal of Experimental Medicine, en ligne le 10 octobre 2011.
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