Attroupées, une dizaine de personnes regardent, impuissantes, une personne tombée dans la rue et manifestement victime d'un arrêt cardiaque.
Soudain, une voix s’élève : « Call Emergency ! » Dans les rues de la cité médiévale d’Aigues-Mortes dans le Gard, cette scène avait frappé un jeune collégien… À cette époque en culottes courtes, Philippe Cathala ne savait pas qu’il serait, plus de 20 ans après, médecin légiste au CHU de Montpellier. « C’est un étranger qui est intervenu, se souvient le Dr Cathala, parce qu’en France, quand une personne tombe, personne n’ose la toucher… Comme si elle allait exploser », ironise le praticien hospitalier, par ailleurs adjoint (LR) au maire d’Aigues-Mortes.
Devenu élu local, le Dr Cathala a décidé que, pour ses administrés volontaires, la formation Premier secours civique 1 (PSC1) serait financée par la commune. « C’est une formation diplômante dont on peut se prévaloir sur un CV. Depuis un an et la mise en place du dispositif, 100 personnes âgées de 12 à 77 ans en ont bénéficié », se réjouit-il. Le Pr Jean-Jacques Eledjam, président de la Croix Rouge, a salué « une première nationale ». « Quand une personne fait un arrêt cardiaque, chaque minute de perdue, c’est 10 % de chance de survie en moins. En France, le taux de survie est de 3 % contre 30 % à Seattle, où la population est davantage formée aux gestes d’urgence », souligne le Dr Cathala.
Aigues-Mortes n’est située qu’à une quinzaine de minutes de l’hôpital de Lunel (Hérault), mais en été, cette cité touristique est souvent le carrefour d’embouteillages. Équipée de 10 défibrillateurs, la commune de 8 000 habitants vise 95 % de citoyens formés aux premiers secours, comme en Norvège. « 50 000 personnes meurent chaque année en France faute d’avoir reçu les premiers soins. À 60 euros le coût individuel de formation, le bénéfice social pour la commune paraît clair et net », argumente le praticien.
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