L’ORGANISATION mondiale de la santé annonce le lancement d’une campagne de vaccination contre la méningite A au Burkina Faso. « Il s’agit du tout premier vaccin développé spécifiquement pour l’Afrique, MenAfriVac, qui devrait aider le personnel de santé à éliminer les épidémies de méningite A dans les 25 pays de la ceinture de la méningite », souligne l’OMS. Cette région d’Afrique subsaharienne qui s’étend du Sénégal à l’Éthiopie souffre depuis plus d’un siècle d’épidémies majeures survenant tous les 7 à 14 ans et frappant particulièrement les enfants et les jeunes adultes. En 2009, une flambée saisonnière de méningite a touché 88 000 personnes, causant 5 000 décès. De plus, 10 à 20 % des patients qui survivent souffrent de retard mental, de perte d’audition ou de troubles de l’apprentissage.
Ce nouveau vaccin possède plusieurs avantages par rapport aux vaccins actuellement utilisés : il protège les enfants dès l’âge de 1 an, il confère une protection de plus longue durée et il réduit le risque de transmission. Par ailleurs, il a bénéficié d’un modèle de développement innovant peu coûteux (50 millions de dollars, soit 376 millions d’euros) qui va permettre de l’introduire, dans des délais accélérés, en Afrique avant même d’être distribué ailleurs et à un prix abordable de 0,50 dollar (0,37 euros). Développé par le projet Vaccins méningite (PVM), un partenariat public/privé entre l’OMS et l’organisation non gouvernementale PATH, avec le soutien de la Fondation Bill & Melinda Gates, le vaccin est produit par une compagnie indienne, le Serum Institute of India. Des études cliniques menées depuis 2005 en Inde, en Gambie, au Ghana, au Mali et au Sénégal ont démontré son efficacité et son innocuité. Les autorités réglementaires indiennes ont accordé l’autorisation de mise sur le marché en décembre 2009 et en juin 2010, le vaccin était présélectionné par l’OMS
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Sauver 150 000 vies.
« En moins de 10 ans, nous aurons vaincu des obstacles qui, par le passé, semblaient insurmontables », s’est réjoui le Dr Margaret Chan, directeur général de l’OMS.
L’introduction de MenAfricVac au Burkina Faso sera rapidement suivie d’une introduction au Mali et au Niger, deux autres pays hyperendémiques de la ceinture de la méningite. Médecins sans frontières (MSF), qui participera à cette campagne de vaccination menées par les autorités des deux pays, explique : « Le vaccin polysaccharidique utilisé jusqu’à présent n’offrait qu’une protection limitée à trois ans, entravant les efforts de MSF destinés à infléchir et interrompre une épidémie en cours. »
La protection d’une durée d’au moins dix ans que confère le nouveau vaccin permet « d’envisager une vaccination préventive des populations » et notamment des enfants de moins de 2 ans. « Mais le plus important, c’est que ce nouveau vaccin permettra d’empêcher la transmission de la bactérie entre individus en éliminant le portage du germe. En clair, ceux qui sont vaccinés ne transmettront plus la maladie à ceux qui ne le sont pas », souligne MSF.
Une stratégie que souhaite mettre en œuvre l’OMS. « En investissant une seule fois dans la vaccination des populations de tous les pays de la ceinture, près de 150 000 jeunes vies pourraient être sauvées d’ici 2015, et la méningite épidémique pourrait appartenir au passé », estimé le Dr Margaret Chan.
Toutefois, le succès de cette stratégie qui permettrait d’économiser 120 millions de dollars (90 millions d’euros) jusqu’en 2015 - coûts liés au diagnostic et au traitement des cas - « ne pourra devenir une réalité que si 475 millions de dollars (357 millions d’euros) sont mobilisés au niveau international. »
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