« S'engager pour un nouveau système de santé et donc de société ». C'est le thème ambitieux de la « Grande concertation » prévue dans le cadre du prochain #G500 sommet citoyen. Pour la deuxième année consécutive, Marseille accueille ce colloque sur trois jours – du 8 au 10 juin – qui entend avancer des solutions partagées (sur l'école, la justice, la démocratie, etc.) en présence d'experts, économistes, élus et d'usagers. Les recos seront transmises aux décideurs – députés, sénateurs et gouvernement – explique Aurélie Gros, présidente de « La France Vraiment », un mouvement citoyen associatif à l’origine de l’événement.
Sur la santé, la première édition a eu des conséquentes positives sur le débat parlementaire. L’une des propositions consistant à revaloriser l'allocation aux adultes handicapés (AAH), les plafonds de la prestation de compensation du handicap et l’épargne handicap a débouché concrètement sur la réforme de la déconjugalisation de l’AAH (à partir d'octobre 2023). Autre idée défendue, la nécessité de revalorisations urgentes dans le secteur hospitalier « en intégrant la permanence des soins de nuit » a contribué à pousser ce sujet. La proposition de ratios de soignants par patient hospitalisé a fait l'objet d'une initiative du sénateur médecin Bernard Jomier…
« Rien à envier aux énarques »
Le collectif « Santé en danger » est partenaire de l’événement aux côtés de nombreuses associations. Et son président, le Dr Arnaud Chiche, anesthésiste-réanimateur, coprésidera la « Grande concertation » sur la santé. Les thématiques porteront sur un nouveau modèle de santé construit « à partir des territoires et des usagers » et sur le coût de la santé. L’économiste libéral Frédéric Bizard, le directeur d'hôpital et philosophe Frédéric Spinhirny et plusieurs médecins sont annoncés.
Alors que le ministère de la Santé multiplie les groupes de travail et les missions, le Dr Chiche espère montrer que le sommet est capable aussi de « faire des propositions sérieuses ». « Les associations et les représentants des citoyens n’ont rien à envier aux énarques quand il faut bâtir des projets », clame-t-il, notamment parce qu’ils sont « en connexion avec le terrain ». Leurs contributions seraient d’autant plus utiles que le gouvernement « ne tient précisément pas compte des experts de terrain dans le secteur de la santé », tacle le médecin.
Les idées issues du « vrai Ségur de la santé » pourraient nourrir le débat. Durant six semaines, au printemps 2022, le collectif « Santé en danger » avait en effet auditionné professionnels et experts du secteur avec l'espoir de forcer le gouvernement à réunir un deuxième Ségur plus ambitieux. Le collectif est convaincu par exemple que les ARS doivent être « beaucoup plus connectées à la réalité du terrain et des professions du soin en ville ». Il défend aussi la « suppression » de l’objectif national de dépenses d'assurance-maladie (Ondam) pour « sortir de la valeur marchande du soin ». Comme d'autres, il appelle de ses vœux un « choc de formation » face à la pénurie de ressources médicales et paramédicales. Il souhaite ainsi doubler le nombre de futurs praticiens et ne comprend pas pourquoi ceux-ci sont « uniquement formés dans les CHU ».
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