LES CHANGEMENTS des souches de virus grippal circulantes sont tels qu’il est obligatoire de revoir la composition du vaccin chaque année. La fabrication sur des œufs de poule embryonnés telle qu’elle est pratiquée actuellement prend du temps (plusieurs mois), conduisant à une discordance entre la souche circulante et la composition du vaccin. Par-dessus tout ça, les cultures sur les œufs peuvent être contaminées par des microbes et les difficultés qu’elles posent conduisent parfois à des ruptures d’approvisionnement.
Différentes techniques sur des cultures cellulaires sont en cours d’étude. La lignée cellulaire Vero à ce jour obtient le consensus le plus large dans la communauté des chercheurs.
Dans le « Lancet », Noel Barrett et coll. (Baxter BioScience, Autriche) rapportent un travail d’investigation sur la sécurité, l’immunogénicité et l’efficacité protectrice d’un vaccin trivalent contre la grippe réalisé sur culture de cellules Vero. Ces auteurs présentent une étude de phase III, randomisée contre placebo, menée chez des adultes en bonne santé de 18 à 49 ans, qui ont reçu une injection, du vaccin (n = 3 626) ou du placebo (n = 3 624), pendant la saison 2008-2009.
Ce travail montre que le vaccin ainsi obtenu, est « hautement efficace » : l’efficacité protectrice contre l’infection grippale à partir de souches comportant des antigènes croisés avec ceux du vaccin est de 78,5 %. « La comparaison avec les vaccins préparés à partir des cultures sur œufs est avantageuse. »
Les auteurs déclinent les avantages du substrat composé par les cellules Vero par rapport aux œufs de poule.
Disponibilité toute l’année.
Parmi ces avantages, on compte la facilité d’utilisation des cultures cellulaires et leur disponibilité toute l’année, qui contraste avec la saisonnalité des œufs de poule embryonnés, qui doivent de plus être programmés en avance.
Certains virus, tel H3N2, peuvent être difficiles à cultiver sur le substrat des œufs de poule et ne pas donner lieu à une quantité suffisante pour les besoins de l’approvisionnement. Les virus aviaires, qui sont une menace pandémique (comme H5N1) peuvent être létaux pour les embryons de poulet.
Les qualités de la culture tissulaire permettent de raccourcir le temps de production entre le moment où chaque année on détermine la composition antigénique du vaccin et le moment où il doit être utilisé. « L’utilisation du substrat cellulaire pourrait raccourcir la production de dix semaines, ce qui pourrait être crucial en cas d’alerte pandémique. » Et enfin, ce vaccin sur cellules est susceptible d’être mieux toléré par les sujets allergiques aux œufs.
The Lancet, en ligne le 16 février 2011. Doi :10.1016/S0140-6736(10)62228-3
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