DE NOTRE CORRESPONDANTE
LA FIÈVRE JAUNE est une maladie hémorragique potentiellement fatale due au virus de la fièvre jaune (ou virus amaril) transmis par certaines espèces de moustiques. Elle sévit dans les régions tropicales d’Afrique et d’Amérique du Sud. Il n’existe aucun traitement curatif spécifique.
La vaccination préventive est donc cruciale pour les voyageurs qui se rendent dans les pays à risque ou pour les populations des régions endémiques. On dispose pour cela d’un vaccin constitué de virus vivants atténués (souche 17D). Ce vaccin confère en une semaine une protection immunitaire hautement efficace. Toutefois, il est associé à de très rares (moins de 1/1 million) complications viscérotropes et neurotropes gravissimes dues à la réplication du virus vaccinal. Il est de ce fait contre-indiqué ou utilisé avec précaution chez les sujets âgés de plus de 65 ans ou les nourrissons de moins de 9 mois, chez les patients immunodéprimés ou thymectomisés et chez les femmes enceintes ou allaitantes.
Un vaccin incapable de se répliquer aurait l’avantage d’apporter une plus grande sécurité, et pourrait ainsi être administré aux sujets pour lesquels le vaccin vivant atténué est contre-indiqué ou déconseillé.
Par ailleurs, un vaccin développé en culture cellulaire devrait provoquer moins de réactions allergiques, car il ne contiendrait pas les allergènes communs (protéines d’œuf et gélatine) présents dans le vaccin vivant atténué.
Un essai chez 60 adultes volontaires sains.
Développé par la compagnie Xcellerex (Malborough, Massachusetts), le vaccin XRX-001 est un nouveau vaccin antiamaril inactivé, incapable de se répliquer, qui est fabriqué à partir de la souche 17D cultivée sur cellules et qui contient de l’hydroxyde d’aluminium comme adjuvant.
Ce vaccin a été évalué dans un essai de phase 1, conduit en double insu contre placebo, chez 60 adultes volontaires sains.
Les volontaires étaient repartis en 3 groupes et recevaient deux injections intramusculaires à 21 jours d’intervalle ; deux groupes recevaient une faible dose du vaccin (0,48 µg d’antigène par injection ; n = 24) ou une forte dose (4,8 µg d’antigène par injection ; n = 24) et un groupe recevait un placebo (n = 12). Les taux d’anticorps neutralisants étaient dosés à J21, J31 et J42.
Les résultats, publiés par Monath (Xcellerex) et coll. dans le New England Journal of Medicine », sont encourageants.
Phase II en vue.
Le vaccin inactivé induit le développement d’anticorps neutralisants chez 100 % des sujets recevant la forte dose, et chez 88 % des sujets recevant la faible dose. Les anticorps s’élèvent à partir de 10 jours après la deuxième injection, et les taux d’anticorps sont plus élevés avec la forte dose.
Le vaccin est bien toléré, avec des réactions locales minimes, mais toutefois un cas d’urticaire observe au 3e jour après la seconde dose élevée du vaccin.
Les chercheurs envisagent maintenant de déterminer quelle est la durée de la réponse anticorps observée dans l’étude, et de conduire un essai de phase II pour mieux définir quelle est la dose et le nombre d’injections pour une vaccination optimale.
Si tout va bien, ce vaccin pourrait être introduit en pratique clinique dans près de trois ans, confie au « Quotidien » le Dr Monath.
New England Journal of Medicine, 7 avril 2011, Monath et coll.
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