Loin des querelles de chapelles, libéraux et hospitaliers veulent désormais parler d'une seule voix, à la veille de la présentation, le 28 juin, des conclusions de la mission flash pilotée par le Dr François Braun. Dans un communiqué commun, vingt organisations rassemblant des syndicats de médecins libéraux, d'internes, de praticiens hospitaliers, de représentants de la communauté hospitalière et hospitalo-universitaire (conférence des doyens, conférence des présidents de CME, de CME-CHU) ou encore le Collège national des généralistes enseignants (CNGE) ont présenté six propositions « pour une application immédiate dès cet été », basées sur le principe de « responsabilité et solidarité partagées de tous les professionnels de santé ».
Pour éviter l'engorgement des urgences, ils proposent, en premier lieu, « d'informer et de sensibiliser la population sur le bon usage des services d’urgences hospitaliers et sur le recours aux soins non programmés ». Faute de ressources humaines suffisantes, l'accès aux urgences doit être régulé. Pour cela, ils proposent « d'étendre sur tout le territoire une régulation médicale préalable » à cet accès aux urgences. Le communiqué ne mentionne toutefois pas si cette régulation doit se faire ou non dans le cadre du service d'accès aux soins (SAS).
Valoriser les actes de la PDS
En tout cas, pour attirer des volontaires, « les actes de la permanence des soins des soins non programmés » devront être valorisés, disent-ils. Cette demande est récurrente pour les libéraux depuis la signature de l'avenant 9 à la convention médicale. Aujourd'hui, les médecins régulateurs touchent un forfait de 90 euros de l'heure dans le cadre du service d'accès aux soins (SAS), alors que dans certains départements ils sont payés 125 euros de l'heure. Une des revendications qui a le plus de chances d'aboutir. Quant aux effecteurs, le forfait dégressif correspond globalement à 4,66 euros par acte, « si le médecin a réalisé par trimestre 15 actes en plus des 8 actes hebdomadaires imposés par le centre 15 », avait calculé la CSMF.
Pour garantir la permanence des soins ambulatoires (PDS-A) et en établissements (PDS-E) dans les territoires, libéraux et hospitaliers proposent aussi d'inclure dans le dispositif « l’ensemble des spécialités médicales, le début de soirée et le samedi matin ». Ces deux derniers aménagements ont été revendiqués de longue date par MG France mais donnent des sueurs froides à l'Assurance-maladie en raison du coût très lourd d'une telle mesure.
Autre mesure urgente à prendre : l’accès rapide aux demandes d’avis de spécialistes et les entrées directes en hospitalisation, sans passer par les urgences. Ceci implique une organisation spécifique au sein des hôpitaux. Celle-ci pourrait prendre la forme « d'une ligne téléphonique dédiée dans les services », comme celle qui est déjà effective à Cergy (Val-d'Oise), évoquée par la Dr Delphine Tortiget, généraliste et membre de la mission flash, interrogée par « Le Quotidien ».
Recours à la téléconsultation
Libéraux et hospitaliers s'entendent aussi pour considérer que « le recours à la téléconsultation y compris téléphonique devrait être facilité selon les besoins des territoires ». Enfin, pour inciter les médecins retraités à prêter main-forte dans les territoires déficitaires, le collectif médical appelle le gouvernement à faciliter le cumul emploi retraite. « C'est au prisme de ces propositions que nous apprécierons les résultats de la mission flash », peut-on lire dans le communiqué.
Pour approfondir leurs réflexions, les signataires prévoient de mettre en place des groupes de travail communs sur quatre thématiques : continuité et permanence des soins en établissements de santé, accès aux soins dans les territoires, liens entre la ville, l'hôpital et le médico-social, attractivité et formation des métiers de la santé.
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