Déterminés à ne pas subir le choc de l'été, mais aussi à obtenir des avancées plus structurelles, l'ensemble des syndicats de médecins et futurs médecins ont réitéré ce jeudi leur union sacrée face au gouvernement. Dans un communiqué commun, une vingtaine* de syndicats de médecins libéraux, hospitaliers, d'internes, d'étudiants, mais aussi le Collège national des généralistes enseignants et même la conférence des doyens saluent certes les annonces de l'exécutif à la suite de la mission Braun et se félicitent de l'implication large des professionnels de santé, avec une adaptation en fonction des territoires.
Mais les représentants de la profession ne donnent aucun blanc-seing. Ils appellent au contraire à aller plus vite et plus loin. Et alertent déjà sur le caractère trop tardif de ce plan estival. « La plupart des mesures annoncées, souvent pertinentes, ne pourront être mises en œuvre pour cet été, alors que les départs en congés ont commencé », soulignent les structures, qui regrettent aussi qu'elles ne soient prévues « que pour trois mois ». « En l’absence d’évolution de moyen et long terme, il est prévisible que les crises se succéderont et s’acutiseront définitivement, peut-on lire. Rien ne pourra être véritablement efficace sans une franche amélioration des conditions de travail des personnels hospitaliers et une révision radicale de la politique concernant les capacités en lits. »
Plans de continuité des soins
Dans ce contexte, les médecins réclament l’application « immédiate » des mesures en faveur des médecins libéraux, dont la majoration de 15 euros pour la prise en charge d'un patient régulé et adressé par le Samu/SAS afin de produire les « effets escomptés » sur les urgences.
« Les possibilités d’astreintes et de gardes des médecins libéraux d’autres spécialités exerçant en établissement de santé doivent être étendues et valorisées », ajoutent-ils. Enfin, les mesures pour les établissements (notamment les majorations de nuit et le week-end) ne sont pas de nature à changer sensiblement la situation, analysent-ils.
« Nous restons mobilisés pour que de véritables plans de continuité des soins soient organisés concrètement sur chaque territoire en concertation avec les professionnels, la permanence des soins ambulatoires (PDS-A) et la permanence des soins en établissement de santé (PDS-E) en y incluant l’ensemble des spécialités médicales, le début de soirée et le samedi matin », plaide la communauté médicale.
Elle entend poursuivre une réflexion commune pour approfondir les mesures de moyen terme à travers les quatre thématiques qui devront nourrir les travaux annoncés par le gouvernement : l'accès aux soins dans les territoires ; la continuité et la permanence des soins en ville et en établissement ; les liens entre la médecine de ville, hospitalière et le médico-social ; et l'attractivité des métiers de la santé.
* Avenir Spé-Le Bloc ; CNGE ; conférence des présidents de CME de CHU, de CH ; CSMF ; MG France ; Alliance Hôpital ; Anemf ; APH ; CMH ; conférence des doyens des facultés de médecine ; FMF ; INPH ; Isni ; Isnar-Img ; Reagjir ; SML ; UFML.
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