70 % des médecins généralistes estiment que l'expérimentation de vaccination contre la grippe saisonnière en pharmacie (sur les patients de plus de 18 ans ciblés par les recommandations en vigueur sauf les femmes enceintes et primo-vaccinés) a été mal perçue par leur propre profession. C'est ce que révèle une enquête* IPSOS pour le laboratoire Pfizer vaccins présentée ce mercredi et qui mesure la satisfaction des professionnels de santé (médecins et pharmaciens) et usagers face à cette expérimentation, en place depuis octobre 2017 dans deux régions françaises (Auvergne Rhône-Alpes et Nouvelle Aquitaine).
La moitié des généralistes interrogés (51 %) restent, à ce stade, hostiles à cette expérimentation. Pour autant, ils n'ont pas le sentiment que leurs relations avec les officinaux ou les infirmiers changeront à cause de cette réforme. Près des trois quarts des généralistes pensent à cet égard que leurs relations avec les pharmaciens resteront les mêmes. En revanche, 42 % estiment que les relations entre pharmaciens et infirmiers (également habilités à vacciner) vont se détériorer.
Signe que le sujet reste très sensible, 55 % des généralistes ne pensent pas que la vaccination contre la grippe devra faire partie des missions du pharmacien à l'avenir (contrairement à 96 % des officinaux).
Le suivi des usagers à améliorer
Globalement, sur une échelle de 1 à 10, les médecins généralistes évaluent à 4,8 leur niveau de satisfaction face à cette expérimentation de vaccination en pharmacie contre... 8,1 pour les pharmaciens et 9,6 pour les usagers !
Parmi les bénéfices reconnus par les médecins de famille, 58 % mettent en avant la facilité d'accès à la vaccination et 56 % l'augmentation de la couverture vaccinale pour la grippe saisonnière, ce qui est l'objectif principal de la réforme.
Au chapitre des inconvénients, les généralistes pointent la difficulté de suivre les usagers vaccinés (56 %) et même le risque de confusion sur les vaccins pouvant être faits en officine ou au cabinet médical (54 %).
Ces premiers retours d'expérience rejoignent (mais de façon beaucoup moins tranchée) ceux des usagers : 81 % des patients interrogés trouvent que cela simplifie la démarche et 81 % que cela facilite l'accès à la vaccination. Mais 27 % pointent du doigt l'absence de suivi post-vaccination...
Extension territoriale, oui, mais pas aux primo-vaccinés
Paradoxalement, 57 % des généralistes sondés sont plutôt pour une extension de l'expérimentation France entière et 55 % affirment que si l'expérimentation était renouvelée l'année prochaine, ils y participeraient.
Moins de la moitié des praticiens (44 %) jugent que la vaccination en pharmacie fragilise la place du généraliste dans le parcours de l'usager. En revanche, seuls 31 % d'entre eux pensent qu'il faut étendre l'expérimentation aux adultes primo-vaccinés.
Dès 2019, le ministère de la Santé a prévu d’étendre l’expérimentation de vaccination en officine au niveau national. La Haute Autorité de santé (HAS) recommande que la vaccination contre la grippe soit élargie à d’autres professionnels de santé (infirmiers, sages-femmes) sans prescription médicale, pour tous les individus éligibles.
* Enquête régionale menée en Auvergne Rhône-Alpes auprès de 70 usagers, 100 médecins généralistes et 100 pharmaciens entre le 19 mars et le 7 avril 2018, en ligne et par téléphone, via un questionnaire.
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