Au salon Pharmagora, Carine Wolf-Thal, présidente du conseil national de l'Ordre des pharmaciens (CNOP), a salué la mobilisation de la profession qui contribue à la « réussite » de l'expérimentation de vaccination antigrippale à l'officine, lancée cet hiver dans deux régions (Nouvelle Aquitaine et Auvergne Rhône-Alpes)
Alors que l'objectif prévisionnel était de 30 000 à 40 000 vaccinations dans ces deux régions pour la première année, la direction générale de l'offre de soins (DGOS, ministère) a déjà recensé près de 160 000 personnes vaccinées par 60 % des pharmaciens concernés (100 000 personnes en Auvergne Rhône-Alpes et 60 000 en Nouvelle Aquitaine).
Changer de braquet
Sans attendre la généralisation de la vaccination annoncée pour 2019 par la ministre de la Santé, la présidente de l'Ordre des pharmaciens a souhaité l'ouverture de la vaccination à deux nouvelles régions dès 2018 ainsi que son élargissement à tous les patients adultes. Aujourd'hui, les pharmaciens ne peuvent vacciner que certains patients : plus de 65 ans, patients souffrant de certaines pathologies, excluant les femmes enceintes et les primo-vaccinés.
« Hors de question de rester bras ballants, dès maintenant, les pharmaciens doivent se former », a lancé Carine Wolf-Thal, lors d'une table ronde organisée au salon Pharmagora par « le Quotidien du pharmacien ». « Cette vaccination permet aux pharmaciens d’optimiser le parcours du patient et contribue à faire gagner du temps médical aux médecins ». Invitée de cette même table ronde, le Dr Sophie Bauer, chirurgien et secrétaire générale du Syndicat des médecins libéraux (SML), a recadré. « Les médecins ne demandent pas à réduire leur temps médical mais leurs tâches administratives ».
Retour anarchique d'information ?
Sans s'opposer à la vaccination antigrippale par les officinaux, le médecin a mis en garde contre les « transferts de tâches » automatiques ou subis risquant de paupériser les médecins traitants. « Une fois les consultations simples comme la vaccination transférées aux autres professionnels de santé, il ne resterait plus que des actes complexes… aux mêmes tarifs ! Les médecins risquent d'être fragilisés sur le plan économique », a-t-elle analysé. Le Dr Sophie Bauer a réclamé au passage un meilleur retour d'information des pharmaciens aux médecins traitants, par le biais d'une lettre de coordination et la création d'un forfait de coordination pour les médecins.
Si l'on en croit notre sondage en ligne, la profession médicale se montre très partagée sur la généralisation de la vaccination antigrippale par les pharmaciens, craignant notamment un retour anarchique de l’information de vaccination.
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