C’EST le quotidien « The Independent » qui a alerté dans un article du 11 décembre intitulé « Doctors shocked by spread of swine flu - and its severity ». Peu après la HPA (Health Protection Agency) confirmait : « Huit personnes sont décédées à la suite d’une infection due au virus grippal A(H1N1) de 2009 depuis début septembre en Grande-Bretagne ». Dans son bulletin hebdomadaire, l’agence britannique souligne qu’en dépit « d’un faible taux de consultations, plusieurs épisodes de cas groupés et un certain nombre de cas sévères nécessitant une hospitalisation ont été rapportés ».
Comme précédemment dans l’hémisphère sud, une co-circulation de virus grippaux existe en Grande-Bretagne avec le A(H1N1)v pandémique et le virus B, deux souches couvertes par le vaccin saisonnier. Parmi les cas les plus sévères, 10 décès, dont 8 dus au virus A(H1N1)v ont donc été recensés, tous chez des adultes de moins de 65 ans, dont la plupart présentaient des facteurs de risque mais dont « une faible proportion » était en bonne santé avant d’être infecté par le virus. Dans un communiqué du 13 décembre, le HPA rappelle « que la vaccination constitue la meilleure protection contre la grippe chez les patients qui présentent un risque pour la grippe saisonnière. Si vous êtes à risque et que vous n’avez pas eu votre vaccin, nous vous recommandons de prendre rendez-vous avec votre médecin. » L’Agence souligne aussi que, « pour la première fois, le vaccin saisonnier est offert aux femmes enceintes, qui ont été parmi les groupes proportionnellement les plus atteints au cours de la pandémie et qui sont plus à risque de complications ». De plus, elle rappelle aux médecins les indications des antiviraux.
Une co-circulation du virus.
Selon le CDC américain, la même tendance à la hausse du nombre de cas de grippe est observée dans plusieurs pays européens, même si la Grande-Bretagne se distingue par la sévérité des cas. Interrogé par « le Quotidien », le Dr Jean-Marie Cohen, coordinateur national du réseau des GROG, indique : « Ce qui est frappant, c’est que le nombre des cas augmente surtout dans les pays d’Europe du Nord, qui semblent être au seuil d’une épidémie. En revanche, l’activité est moins marquée dans le Sud de l’Europe. » En France, la fréquence des infections respiratoires aiguës en médecine générale et en pédiatrie progresse, mais reste à un niveau faible, proche des minima observés au cours des 20 dernières années. Dans les prélèvements réalisés par les médecins du réseau des GROG, le pourcentage des prélèvements positifs pour la grippe reste modéré, mais augmente régulièrement, comme le nombre des régions concernées. « Nous observons des cas sporadiques, isolés, un peu partout, et le nombre des régions touchées augmente régulièrement. Il existe aussi une co-circulation de virus mais B est légèrement dominant. En revanche, il y a eu quelques cas récents d’hospitalisations dus au A(H1N1)v, notamment une personne âgée de plus de 65 ans qui a dû être hospitalisée en réanimation pour une grippe A(H1N1)v », commente le Dr Cohen.
Ce cas constitue, selon le spécialiste, une nouveauté par rapport à la pandémie de 2009-2010. « Nous ne sommes plus dans la situation pandémique, où tout le monde pouvait être atteint. Le nombre de personnes susceptibles a diminué car beaucoup ont été vaccinés ou ont été infectés par le virus grippal. Cependant la gravité potentielle reste la même, notamment pour les adultes jeunes, explique-t-il. La nouveauté est que les personnes âgées commencent à être touchées. L’an dernier, aucune n’avait été infectée, l’âge extrême étant de 59 ans. »
Bénigne et parfois très grave.
Si les États-Unis ont décidé de vacciner tout le monde dès l’âge de 6 mois et d’organiser une campagne d’incitation à la vaccination chez les adultes, la France, tout comme l’Europe, a choisi de cibler les personnes à risque. La vaccination est recommandée en dehors du risque professionnel (personnel de santé ou navigant) chez les 65 ans et plus, les enfants à partir de l’âge de 6 mois et les adultes quel que soit leur âge, y compris les femmes enceintes présentant une affection longue durée, les personnes de 6 mois et plus infectées par le VIH, les personnes séjournant en établissement ou service de soins de suite ou en établissement médico-social et les personnes de l’entourage de nourrissons de moins de 6 mois présentant des facteurs de risque.
Le Dr Cohen ne se risque à aucun pronostic sur la sévérité de l’épidémie de grippe cette année : « La grippe a deux caractéristiques, aime-t-il à rappeler. La première, c’est d’être imprévisible ; la seconde, c’est d’être une infection fréquente souvent bénigne et parfois très grave. »
S’il convient, selon lui, de ne pas dramatiser, il appelle à la vigilance et « ceux qui doivent être vaccines, doivent le faire. Il ne faut pas attendre, c’est vraiment une maladie sérieuse ».
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