MG France a présenté ce mercredi des vœux placés sous le signe de l'attractivité et des honoraires. Le président du syndicat de généralistes, le Dr Jacques Battistoni, espère que « la profession retrouvera des raisons d'espérer pour l'avenir de leur métier notamment à travers des avancées significatives ».
Parmi ces avancées, l'extension des horaires de la permanence des soins ambulatoires (PDS-A) aux samedis matin et à partir de 18h en semaine (qui permettrait de bénéficier de l'organisation et des tarifs majorés associés à cette période de garde). Pour se faire entendre, MG France a appelé les médecins à fermer leurs cabinets chaque samedi matin. Cette action nationale, lancée mi-décembre, doit conduire à une prise de conscience. « La grève ne s'arrêtera pas. Les samedis matin doivent faire partie des horaires de gardes », explique le Dr Battistoni.
Outre l'investissement dans la PDS, MG France réclame des moyens fléchés pour permettre à la médecine de ville d'assurer ses missions supplémentaires dans le cadre du futur service d'accès aux soins (SAS) universel. Mesure phare du plan urgences, cette plateforme doit permettre de répondre à la population à toute heure – par téléphone et en ligne – pour informer et orienter les patients.
Alors que le gouvernement veut mobiliser les médecins libéraux dans ce cadre des soins non programmés, MG France a d'abord réitéré son attachement à un numéro de régulation libérale « lisible », le 116 117. « Si la ministre préfère un numéro unique de santé, sans le 116 117, nous demandons qu'il y ait un volet ambulatoire du SAS avec un budget spécifique pour financer une organisation territoriale libérale avec des régulateurs libéraux formés », martèle le Dr Battistoni. Selon le rapport Mesnier/Carli « pour un pacte de refondation des urgences », le coût de ce volet ambulatoire oscillerait entre 160 millions et 207 millions d'euros.
Revalorisation de la visite
Mais surtout, pour inciter les généralistes à prendre en charge davantage de consultations sans rendez-vous pour les urgences non vitales, MG France entend négocier deux nouvelles rémunérations. D'abord un financement conventionnel « dans le cadre du forfait structure » pour les médecins qui investissent dans les outils numériques de leur cabinet (équipement, abonnement à un agenda électronique, etc.). « On pourrait attribuer jusqu'à 400 points au maximum, soit 2 800 euros par an », précise le Dr Battistoni.
Et pour les médecins qui libèrent dans leur planning des plages supplémentaires pour ces consultations non programmées, le syndicat réclame une valorisation directe des actes réalisés. « Il y a aujourd'hui 4 millions de passages évitables qui relèvent chaque année de la médecine de ville. Si nous valorisons chaque consultation de 10 euros dans ce cadre, cela représente 40 millions d'euros d'investissement pour les actes régulés de la ville », calcule le généraliste.
Autre chantier tarifaire à ouvrir : la revalorisation du tarif de la visite à domicile. Alors que le maintien à domicile est salué comme une alternative aux EHPAD ou à l'hospitalisation, le syndicat pointe « la baisse régulière du nombre de visites de base ». Pour le Dr Battistoni, le principal frein est tarifaire. « 35 euros pour une heure de visite environ, c'est très désincitatif, avance le président du syndicat. À volume constant, on peut revaloriser chaque visite de 5 à 10 euros supplémentaires. »
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