17,5 millions de personnes contaminées par le VIH mises sous traitement antirétroviral, 79,1 millions de tests de dépistage réalisés et 9,4 millions de personnes bénéficiaires de programmes et de services de prévention du VIH… Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme publie aujourd'hui les résultats de son action pour 2018. Il estime que 27 millions de vies ont été sauvées par son action depuis 2002.
Ces chiffres s'accompagnent d'un auto-satisfecit du Fonds mondial qui se réjouit du « net recul des taux de mortalité et d'incidence » du VIH. Un constat rassurant qui avait déjà été dressé dans le dernier rapport annuel de l'ONUSIDA, selon lequel le nombre de décès annuels liés au sida est passé sous le seuil de 1 million en 2017, malgré un manque de financements. L'organisation alerte toutefois contre les « difficultés systémiques profondément ancrées » telles que les « obstacles liés aux droits humains et au genre » qui « font le terreau des nouvelles infections ».
La mortalité́ liée au sida a été divisée par deux depuis 2005 et celle imputable à la tuberculose a reculé́ de 37 % depuis 2000. En ce qui concerne le volet du paludisme, le taux de mortalité a chuté de 60 % depuis 2000. Un succès menacé par « la stagnation de financements et la résistance aux médicaments et aux insecticides qui ont porté un coup d'arrêt au combat contre le paludisme », reconnaît l'organisation.
La France à la manœuvre
Dans un an, le 10 octobre 2019, la France (qui a longtemps hésité avant de finalement maintenir sa propre contribution) accueillera pour la première fois à Lyon la conférence de reconstitution du Fonds mondial. Les donateurs annonceront la contribution qu’ils apporteront à ce dernier pour la période 2020-2022.
Selon un collectif d'associations regroupant notamment Médecins du Monde, AIDES, le Sidaction et le Planning familial, 16,8 à 18 milliards de dollars (14,5 à 15,5 milliards d'euros) seraient nécessaires au Fonds mondial pour la période 2020-2022. À titre de comparaison, depuis sa création par le G7 en 2001, le Fonds mondial a déboursé plus de 36,7 milliards d'euros, dont 16,4 consacrés à la lutte contre le VIH, 5,1 à la tuberculose et 9,5 au paludisme.
Si elles « saluent le travail accompli », les associations appellent néanmoins le président Emmanuel Macron à « assurer son rôle de premier coordinateur » et à « mobiliser dès maintenant ses homologues ». Elles estiment que, si aucun effort n'est fait, « une recrudescence » des épidémies de VIH, tuberculose et paludisme est à craindre.
Le Fonds mondial est un partenariat entre les autorités publiques, la société civile, le secteur privé et les personnes touchées par les maladies, créé en 2002 pour accélérer la fin des épidémies de VIH/sida, de tuberculose et de paludisme. Il mutualise les contributions financières des États et permet d’assurer une lutte efficace contre les trois grandes pandémies en mobilisant et en finançant directement l’accès aux soins et l’action de la société civile. Historiquement, la France est le 2e contributeur au Fonds.
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