Toute cervicalgie ne doit pas donner lieu à un acte d’imagerie, cadre la Haute Autorité de santé (HAS) dans une fiche sur la « pertinence de l’imagerie cervicale » rendue publique le 9 décembre. Rédigé avec le Conseil national professionnel de radiologie et imagerie médicale, le document précise les examens d’imagerie recommandés en cas de cervicalgie avec ou sans traumatisme.
Les cervicalgies concernent environ deux tiers des Français au cours de leur vie. Elles sont le plus souvent « d’origine non traumatique », rappelle la HAS dans un communiqué. Ces cervicalgies non traumatiques ont, en l’absence de signe de gravité, « une évolution spontanément favorable en quelques semaines dans la majorité des cas ».
Persistance des douleurs et « drapeaux rouges »
L’imagerie n’est ainsi pas recommandée de manière systématique. « Avant toute imagerie, il est impératif de vérifier si le rapport bénéfice-risque est favorable pour le patient et de lui proposer, à efficacité comparable, les techniques les moins irradiantes », indique la HAS.
Seul un nombre restreint de cas justifie un acte d’imagerie : la persistance des douleurs au-delà de 4 à 6 semaines ou l’observation de « drapeaux rouges ». Ces « drapeaux rouges » sont définis par « des douleurs avec une aggravation progressive, permanente et insomniante, des atteintes neurologiques, des pathologies néoplasiques, des pathologies inflammatoires rhumatismales, des infections disco-vertébrales, des complications de chirurgie du rachis ou une pathologie vasculaire (dissection artérielle cervicale) », est-il précisé. En l’absence de ces « drapeaux », « un traitement symptomatique suffit à diminuer les douleurs ».
Quand l’imagerie est indiquée, le scanner est « l’examen approprié en 1re intention, complété par une IRM si on suspecte une lésion de la moelle épinière (caractérisée par l’apparition de signes neurologiques), des disques intervertébraux ou des ligaments vertébraux », détaille la HAS. En cas de suspicion de dissection artérielle cervicale, l’angio-IRM est indiquée « d’emblée ». L’IRM, par ailleurs, n’est pas indiquée « en cas de cervicalgie commune sans radiculalgie où des radiographies peuvent suffire en 1re intention ».
Cinq situations cliniques pour l'imagerie en cas de traumatisme
Concernant les cervicalgies après un traumatisme cervical, l’imagerie n’est indiquée que dans certaines situations cliniques : chez les patients instables ou présentant des troubles de conscience ou des signes neurologiques ; en cas de prédiction positive selon les indicateurs Nexus (National Emergency X-Radiography Utilization Study) ou C-Spine ; chez les sujets de 65 ans ou plus ; en cas de rachis ankylosé (même en cas de traumatisme mineur) ; si une dissection artérielle cervicale est suspectée.
Chez les sujets sans trouble de conscience, « seuls 2 % des traumatismes cervicaux sont associés à des lésions importantes du rachis comme une fracture, une luxation ou une instabilité mécanique », est-il également rappelé.
Mise au point
La dermoscopie en médecine générale
Cas clinique
Le prurigo nodulaire
Étude et pratique
HTA : quelle PA cible chez les patients à haut risque cardiovasculaire ?
Mise au point
Troubles psychiatriques : quand évoquer une maladie neurodégénérative ?