Le gouvernement espagnol, qui avait retiré en août 2012 l’accès non urgent des immigrants irréguliers au système de santé public, en invoquant alors des raisons budgétaires et le besoin de lutter contre le « tourisme sanitaire », est en train de revoir sa copie.
Les réactions de nombreux professionnels de la santé, les initiatives prises récemment par les nouveaux gouvernements régionaux de l’opposition élus en mai dernier et les perspectives d’un revers electoral aux élections générales prévues en décembre prochain ont eu raison de ce qui paraissait à la ministre de l’époque, Ana Mato, « une décision conforme à la justice ».
Nombre de médecins avaient alors jugé « erroné » cet objectif économique. C’est ainsi le cas du Dr Federico Pulido qui, au nom de la Société espagnole de maladies infectieuses et de microbiologie clinique (SEIMC), avait affirmé en septembre 2012 que cette décision gouvernementale « augmentera les dépenses de santé à moyen et long terme », en faisant allusion aux restrictions sur les médicaments pour les migrants sans papiers porteurs du VIH. Selon Federico Pulido, « entre 900 et 1 500 d’entre eux sont porteurs du virus, sans le savoir ». De même, la nouvelle maire de Madrid élue en mai dernier, Manuela Carmena, a annoncé un plan de 200 millions d’euros destiné à assurer, entre autres choses, « la santé à tous les habitants de la capitale ».
Devant ces initiatives qui se sont répétées notamment à Valence et en Andalousie, le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy semble prêt à assouplir sa position. Le nouveau ministre de la Santé, Alfonso Alonso, vient de réunir le 2 septembre le Conseil interterritorial du système national de santé dans le but d’ « harmoniser les initiatives régionales », mais sans résultat. Une situation comparable à celle concernant les réfugiés venus du Proche Orient puisque, après avoir critiqué la répartition décidée par la Commission européenne, le ministre espagnol de l’Intérieur, Jorge Fernandez Diaz a affirmé, le 7 septembre, que « l’Espagne ne mettrait pas de limite à sa solidarité ».
Mise au point
Troubles psychiatriques : quand évoquer une maladie neurodégénérative ?
Étude et pratique
Complications de FA, l’insuffisance cardiaque plus fréquente que l’AVC
Cas clinique
L’ictus amnésique idiopathique
Recommandations
Antibiothérapies dans les infections pédiatriques courantes (2/2)