COMME elle le fait depuis plus de dix ans, l’Union nationale des associations de formation médicale continue (UNAFORMEC) attend… Une fois n’est pas coutume, elle le fait cependant avec l’espoir de voir enfin arrêtées des règles claires et définitives pour le fonctionnement d’une FMC devenue cet été « DPC » (développement professionnel continu, qui absorbe également le dispositif d’EPP – évaluation des pratiques professionnelles), à la faveur de la loi Bachelot.
« Il semble que l’écriture des décrets d’application de cette loi représente un travail à temps plein au ministère de la Santé, se réjouit le Dr Michel Doré, président de l’UNAFORMEC. Nous avons peut-être une meilleure chance que par le passé de voir des textes aboutir. » Une visibilité bienvenue pour des associations qui en manquaient tellement qu’elles ont fini par opérer « un repli sur elles-mêmes », ne peut que constater le Dr Doré : « Il y a une baisse sensible de la fréquentation des formations, y compris celles de l’OGC [Organisme gestionnaire conventionnel, pourtant indemnisées, NDLR] . »
Sur la forme, l’UNAFORMEC est soulagée, donc, d’apercevoir le bout du tunnel. Elle est plus partagée, sur le fond, face au dispositif du DPC tel que le concoctent les pouvoirs publics via 4 décrets qui pourraient être publiés avant la fin de l’année (« le Quotidien » du 15 septembre). Au rang des points positifs : la « cohérence » générale de l’architecture retenue (voir encadré). « Vis-à-vis des objectifs et de la responsabilité du gouvernement qui doit s’assurer, en termes de santé publique, que les moyens sont là pour traiter un certain nombre de thèmes prioritaires, c’est très convenable, commente Michel Doré. Le problème est que la qualité des soins ne peut pas se réduire au sujet de la santé publique, la réalité quotidienne de la pratique en fait partie, et cela demande un élargissement, plus d’échanges, d’analyses critiques… Autant de choses qui se font au mieux entre pairs et à l’échelon local, l’expérience nous l’a appris. » Ce monolithisme apparent du futur DPC sera le premier bémol du président de l’UNAFORMEC. Le flou qui demeure quant « aux missions, à la composition, aux modalités de financement » du futur Conseil national du DPC en est un second, le Dr Doré insistant sur l’importance de la représentation en son sein de chaque mode d’exercice. « Il y a des conflits d’intérêts au travers des différents modes d’exercice, argumente-t-il. Le fait que chacun soit représenté dans le conseil national oblige à des concertations, des consensus, et évite que quelques-uns travaillent pour leur propre intérêt. »
Le gros point d’interrogation du financement.
Le nerf de la guerre, l’argent, est évidemment un autre motif d’inquiétude pour les associations de FMC. « S’il y a une obligation de DPC pour les médecins, s’ils y sont astreints de façon continue – de la formation initiale jusqu’à la retraite –, alors un financement doit l’accompagner », met en garde Michel Doré qui ajoute : « Nous savons qu’il passera par les ARS [agences régionales de santé] mais quelles seront ses sources… ? »
Enfin, l’UNAFORMEC continue de s’interroger sur la place des associations dans le futur dispositif. « Elles ne figurent pas dans le texte de la loi, ni dans les premières ébauches de décrets. Or si on veut que le système fonctionne, il faut que deux possibilités existent : les thèmes prioritaires doivent pouvoir être diffusés largement sur le terrain, ce qui impliquent que des effecteurs s’approprient la démarche ; parallèlement, l’expérience des association en matière de pratiques de formation, de coopérations entre les professionnels… doit permettre aux ARS de développer la qualité, la sécurité des soins de la façon la plus efficace possible », estime le Dr Doré.
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