Ces trente dernières années, on a porté de plus en plus d’intérêt aux bénéfices de l’humour et du rire sur la santé même si l’on manque de preuve formelle de leur efficacité.
On considère que les fondateurs du mouvement des clowns médicaux sont le Dr Hunter « Patch » Adams et le clown professionnel Michael Christensen.
La plupart des études sur les clowns médicaux se sont focalisées sur les procédures médicales associées à la douleur et à l’anxiété, notamment dans les procédures préopératoires. D’autres travaux ont été conduits hors du bloc opératoire, dans d’autres procédures médicales, notamment l’examen en cas de sévices sexuels, les injections intra-articulaires dans la polyarthrite juvénile, des gestes variées dans le cas de cancers, dans les biopsies cardiaques sous cathétérisme chez les enfants greffés et dans les services de rééducation.
La plupart de ces études suggèrent que le recours aux clowns médicaux constitue un moyen efficace pour soulager la douleur et l’anxiété chez les enfants devant subir des procédures effrayantes ou douloureuses.
Très souvent utilisés dans l’évaluation diagnostique de l’allergie, les prick-tests peuvent provoquer anxiété et peur chez les enfants et leurs parents. Il était donc logique d’évaluer l’intérêt des clowns médicaux dans ces procédures.
Moins de douleur, moins d’anxiété
C’est ainsi qu’une équipe de Tel Aviv (A. Goldberg et coll.) a conduit une étude prospective randomisée, contrôlée en aveugle chez des enfants lors de prick-tests, avec présence ou non de clowns médicaux.
Les enfants de plus de 8 ans et leurs parents renseignaient le score STAI d’anxiété avant et après les prick-tests. Des enregistrements vidéos étaient réalisés pendant la procédure à la suite de quoi un psychologue les visionnait pour établir des scores d’anxiété (m-YPAS) pour tous les enfants et des scores de douleur (FLACC) pour les enfants de 2 à 7 ans. Fait intéressant : le psychologue ne savait pas si le clown avait ou non été présent pendant la procédure. Enfin, à l’issue des prick-tests, les enfants de plus de 8 ans complétaient une échelle analogique visuelle (VAS) pour la douleur.
Au total, ce sont 91 enfants (moyenne d’âge de 8,2 ans ; 54 garçons et 37 filles) qui ont été recrutés ; 45 étaient accompagnés par des clowns.
Une réduction significative du STAI a été notée dans le groupe avec clowns, à la fois chez les enfants et leurs parents, cela comparativement au groupe sans clown.
Le m-YPAS et le FLACC étaient également réduits dans le groupe avec clown.
Dans le groupe avec clowns, le m-YPAS était corrélé avec la VAS et le FLAAC ; enfin, le m-YPAS était corrélé positivement au FLACC dans le groupe sans clown.
« Les clowns médicaux réduisent de façon significative le niveau d’anxiété perçu par les enfants et par leurs parents lors de prick-tests, ainsi que la douleur perçue par les jeunes enfants », concluent les auteurs.
Dr Emmanuel de Viel
Goldberg A et coll. Allergy 2014 ; 69 : 1372-9.
Voir aussi : http://www.allergique.org/
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